Obama n'a "pas l'impression" de mériter le prix Nobel de la Paix
Dans son discours d'acceptation, Barack Obama a tout d'abord joué sur le registre de l'humilité, estimant "ne pas mériter" le prix Nobel de la Paix. Mais il l'accepte évidemment, le prenant comme "un appel à l'action, sur le climat, la prolifération nucléaire, les conflits".
Obama : «"Ce prix Nobel est un appel à l'action"
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Le porte-parole de la Maison-Blanche a par ailleurs confirmé que Barack Obama ira bien à Oslo le 10 décembre prochain, pour recevoir en personne son prix ; et que le chèque de 10 millions de couronnes suédoises qui accompagne le prix (près d'un million d'euros) irait à "une oeuvre de charité".
Les réactions dans le monde
Ce prix est un "encouragement" pour tous ceux qui souhaitent un monde plus sûr, a dit le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, tandis que la chancelière allemande Angela Merkel y voit "une incitation" à faire encore plus pour la paix. Le président afghan Hamid Karzaï a estimé que Barack Obama était la "bonne personne" pour recevoir le prix au moment où il réfléchit à l'envoi ou non de soldats en renfort contre les talibans.
Barack Obama apporte "l'espoir d'un monde en paix avec lui-même" , a déclaré le directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Mohamed ElBaradei. Le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas a esperé que "la paix prévaudra en Palestine et dans la région sous la présidence de M. Obama".
Mais ces premiers commentaires ont montré combien le Nobel renforçait les attentes.
En Afghanistan les talibans ont condamné la décision du Comité Nobel, affirmant n'avoir "perçu aucun changement de stratégie pour la paix". M. Obama "n'a rien fait pour la paix en Afghanistan, il n'a pas pris une seule mesure pour cela ou pour rendre le pays plus stable", a estimé Zabihullah Mujahid, le porte-parole des talibans. "Nous espérons qu'en recevant ce prix, il commencera à entreprendre des démarches concrètes en vue de mettre fin à l'injustice dans le monde", a déclaré un conseiller du président iranien Mahmoud Ahmadinejad, la bête noire de l'Amérique.
De manière inattendue, la réaction de l'ex-président polonais Lech Walesa, lui-même lauréat du Nobel de la Paix en 1983, a été des plus critiques. "Qui, Obama? Si vite? Trop vite! Il n'a pas eu le temps de faire quoi que ce soit.
Pour le moment il ne fait que proposer", a-t-il dit. "Je suis très heureuse qu'il ait reçu le prix. Maintenant il doit en faire quelque chose. Cela augmente l'espoir de le voir défendre les nations opprimées", a déclaré la dissidente chinoise Rebiya Kadeer, qui vit réfugiée aux Etats-Unis et dont le nom est souvent cité pour le Nobel.
La Fédération internationale des ligues des droits de l'Homme (FIDH) s'est montrée tout aussi exigeante, mettant en demeure le lauréat de "passer à l'acte". Le président américain doit désormais renforcer "son engagement, en tant que leader de la nation la plus puissante du monde, pour continuer de promouvoir la paix et la fin de la pauvreté", a souhaité la Fondation Nelson Mandela.
Caroline Caldier avec agences
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