Obama maintient les tribunaux d’exception
C’était l’un de ses tout premiers gestes, deux jours après son investiture. Barack Obama avait suspendu pour quatre mois l’activité des tribunaux, ou "commissions militaires", créés en 2006 pour juger les suspects de terrorisme. Un délai utilisé par les conseillers du président pour envisager d’autres solutions pour juger les suspects. Ils sont finalement arrivés à la conclusion, qu’il n’était pas possible de les faire passer devant des tribunaux de droit commun. Sont concernés en particulier, les cinq hommes accusés d'avoir organisé les
attentats du 11-Septembre.
Barack Obama a donc promis de réformer un système, qu’il a fortement critiqué dans le passé, et notamment lors de sa campagne.
Il veut notamment renforcer les droits des suspects. Ainsi les preuves obtenues sous la torture ou la contrainte seront désormais interdites. Le recours aux témoignages que leurs auteurs, pour différentes raisons, ne pourraient venir confirmer à la barre sera en outre limité et l'accusé disposera de plus de liberté dans le choix de son avocat.
Ces réformes contribueront à rétablir les tribunaux militaires "dans leur rôle de forum servant légitimement à rendre la justice, tout en les plaçant sous l'autorité de la loi", a-t-il expliqué.
Critiques à gauche, encouragements des républicains
En dépit de ces nouvelles règles de fonctionnement, le maintien des tribunaux d’exception a suscité l'indignation de la
gauche et des organisations de défense des libertés, de plus en plus inquiets quant à la détermination de Barack Obama à rompre avec les pratiques décriées de son prédécesseur.
"En ressuscitant cette mauvaise idée de l'administration
Bush, le président Obama fait dangereusement machine arrière", a estimé Kenneth Roth, dirigeant du groupe de défense
des droits de l'homme Human Rights Watch (HRW).
Amnesty International a dit sa déception de voir le
président oublier une promesse qu'il avait faite pendant la
campagne électorale.
"Ces commissions militaires sont tout simplement illégales,
anticonstitutionnelles et ne peuvent donner des résultats
fiables", a dit Anthony Romero, de l'Union américaine des
libertés civiques (American Civil Liberties Union).
Les républicains ont salué eux cette décision. Leur leader au
Sénat, Mitch McConnell, a parlé d'une "évolution
encourageante".
L'ancien rival républicain d’Obama à la présidentielle, John
McCain, voit dans la décision du président un pas dans la bonne
direction, afin d'accorder les valeurs fondamentales des
Etats-Unis et les nécessités de la sécurité nationale.
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