Obama au chevet de sa Grandma
A onze jours de l'élection, et alors qu'il caracole toujours en tête des sondages, Barack Obama met sa campagne entre parenthèses jeudi et vendredi. Il annule deux déplacements dans l'Iowa et le Wisconsin et reprendra le chemin des meetings ce week-end. Dans la dernière ligne droite avant le 4 novembre, Obama fait un break pour urgence familiale et se rend à Hawaï, son Etat natal, au chevet de sa grand-mère Madelyn Dunham, dont l'état de santé "s'est considérablement détérioré" au cours des dernières semaines.
La famille d'abord
La grand-mère maternelle de Barack Obama est l'une des personnes "les plus importantes de sa vie". Il l'a souvent évoquée dans ses deux livres autobiographiques, dans ses meetings et discours et lors de la Convention nationale démocrate. C'est elle qui l'a élevé dès sa naissance et jusqu'à son départ pour l'université, aux côtés de sa mère, Ann Dunham, et de son grand-père, Stanley Dunham. Depuis les décès de ces derniers, et celui plus ancien de son père, celle que le candidat démocrate surnomme affectueusement "Tutu" (grand-mère, en hawaïen) est sa seule ascendante directe.
Le sénateur de l'Illinois lui avait rendu un hommage appuyé à la convention de Denver, en août dernier. "Ma grand-mère, la fille d'un employé du Midwest, m'a appris l'amour de l'Amérique, à travailler dur et à être responsable et autonome. Elle a remis à plus tard l'achat d'une voiture ou de nouvelles robes pour que j'aie une meilleure vie. Elle m'a tout donné", avait-il confié à la foule de ses 75.000 partisans.
Une grand-mère blanche
Mais Obama raconte aussi que sa "grand-mère blanche" a eu un peu de mal à accepter le mariage de sa fille avec un étudiant kényan. En mars dernier, confronté aux accusations de racisme anti-blanc de son ancien pasteur, Obama n’avait pas cherché à nier le problème et l'avait simplement comparé aux préjugés de sa "grand-mère blanche sur les hommes noirs".
Pour la presse américaine, cette décision du candidat de suspendre sa campagne montre qu'il est un "bon garçon". Certains analystes cyniques y voient un argument en direction de l'électorat âgé. D'autres avancent qu'à l'heure où la question raciale pèse sur l'issue du scrutin, l'irruption sur le devant de la scène de la grand-mère blanche du Kansas rappelle aux électeurs qu'Obama n'est pas noir, mais métis et issu d'une famille américaine blanche dite "classique".
Anne Jocteur Monrozier
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