Nafissatou Diallo : ma fille et moi "nous pleurons tous les jours"
L'avocat de Nafissatou Diallo, Kenneth Thompson, prend la parole le premier et donne le ton de la conférence de presse. Si sa cliente parle, c'est selon lui dans le but de délivrer un message universel. "Nous soutenons Nafi mais aussi toutes les femmes à travers le monde agressées sexuellement, violées et qui ont eu trop peur pour témoigner. Elle parle pour elles".
Veste noire, chemisier blanc, cheveux mi-longs plaqués et maquillage discret, Nafissatou Diallo arrive enfin au micro. La jeune femme insiste d'abord sur la souffrance qu'elle dit avoir ressentie ces dernières semaines. Une douleur partagée avec sa fille, sa famille. "Nous pleurons chaque jour nous ne pouvons pas dormir ma famille et moi souffrons énormément", confie Nafissatou Diallo.
"On m'a traitée de beaucoup de mauvaises choses. J'ai entendu beaucoup de mauvaises choses sur moi et il faut que je dise que ce qu'on dit de moi n'est pas vrai. Ma fille m'a dit : "maman promets moi que tu vas arrêter de pleurer. Les gens te traitent de mauvaises choses parce qu'ils ne te connaissent pas. Cet homme est puissant tout le monde le sait, mais les gens avec qui tu travailles disent de bonnes choses sur toi parce qu'ils te connaissent", a ensuite expliqué la femme de chambre du Sofitel.
Enfin Nafissatou Diallo remercie les gens qui l'ont soutenue, avant de poser une dernière question en guise de conclusion : "je me demande pourquoi moi, mon Dieu ?"
Le révérend A.R. Bernard et des membres de la communauté afro-américaine prennent la suite au micro. Des discours empreints de colère qui dénoncent le traitement médiatique réservé à Nafissatou Diallo. "Si elle était blanche et Française et qu'il était noir, les gens ne la traiteraient pas comme ça", juge Khadijah Shakur infirmière de Brooklyn, américaine d'origine camerounaise venue soutenir Nafissatou Diallo.
Nafissatou Diallo ne répond pas aux questions des journalistes. C'est son avocat Kenneth Thompson qui s'en charge, avec dans son viseur le procureur Cyrus Vance accusé d'avoir mal traduit l'enregistrement d'une conversation entre sa cliente et un détenu de l'Arizona. "Certaines choses ont été mélangées dans cette citation qui a été donnée au New York Times", a-t-il déclaré. "Nous avons écouté cet enregistrement et il montre que la victime n'a jamais prononcé ces mots "Ce type a beaucoup d'argent, je sais ce que je fais".
Enfin en cas de non-lieu, il y aura des poursuites au civil a conclu l'avocat.
Caroline Caldier, avec agences
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