Muslim Ban: le deuxième décret anti-immigration de Trump suspendu in extremis
A quelques heures de l'entrée en vigueur du nouveau texte, qui avait pourtant été expurgé de ses éléments les plus contestés, le magistrat de Hawaï Derrick Watson a estimé dans son jugement que la suspension temporaire du décret éviterait un «préjudice irréparable». Le texte controversé, qui bannit l'entrée des Etats-Unis aux ressortissants de six pays musulmans, devait être appliqué à partir du 15 mars à minuit, heure de Washington, soit jeudi 16 à 04h00 GMT.
Animosité religieuse
Pour expliquer sa décision, le juge Watson s'est appuyé notamment sur plusieurs déclarations de Donald Trump à l'égard des musulmans pour conclure que le décret comporte «des preuves significatives et irréfutables d'animosité religieuse». Sa décision fait référence à des propos de campagne de Donald Trump, lorsqu'il s'était prononcé pour une interdiction d'entrée des musulmans sur le territoire américain.
Quelques heures après le juge de Hawaï, un juge fédéral de Seattle, dans l'Etat de Washington (nord-ouest), a accepté une demande de «suspension provisoire de 14 jours» par les Etats de Washington et de l'Oregon, en citant aussi les «préjudices irréparables» que causerait le décret. «La Constitution a une fois de plus permis de freiner le décret scandaleux et diffamatoire» du président américain, s'est félicitée l'ACLU (American Civil Liberties Union) après le jugement de Hawaï.
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— ACLU (@ACLU) March 16, 2017
«Décision erronée»
Donald Trump promet d’aller jusqu’à la Cour suprême. Le président américain a dénoncé la décision «erronée» d'une justice qui, selon lui, commet «un abus de pouvoir sans précédent». «La loi selon la Constitution a donné au président le pouvoir de suspendre l'immigration quand il estime qu'il y va de l'intérêt national de notre pays. Nous allons gagner», a-t-il dit.
Depuis les attentats du 11 septembre 2001, les attaques les plus graves aux Etats-Unis ont été commises soit par des Américains, soit par des ressortissants ne provenant pas des pays visés par le décret (Iran, Libye, Syrie, Somalie, Soudan et Yémen).
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