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"On a toujours été discriminés" : place de la Concorde, des manifestants dénoncent le racisme et les violences policières

Plusieurs milliers de personnes se sont rassemblés samedi dans deux endroits de la capitale et dans plusieurs villes de France pour rendre hommage à George Floyd et dénoncer le racisme et les violences policières.

Article rédigé par Matthieu Mondoloni
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Lors de la manifestation place de la Concorde à Paris en hommage à George Floyd et contre le racisme et les violences policières, le 6 juin 2020. (MATTHIEU MONDOLONI / FRANCEINFO)

Malgré des interdictions préfectorales, plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées samedi 6 juin dans plusieurs villes en France, comme à Lyon, Marseille et Paris, pour rendre hommage à George Floydcet Afro-Américain de 46 ans mort asphyxié lors de son arrestation le 25 mai dernier à Minneapolis, aux Etats-Unis, et pour dénoncer le racisme et les violences policières en France.

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Le rassemblement place de la Concorde, à Paris, devait initialement se tenir devant l’ambassade américaine, mais à quelques centaines de mètres "la police occupe le terrain", décrit Jean-Pierre, un manifestant. "Ils ont mis des barrières pour éviter de trop s’approcher de l’ambassade", poursuit-il. Ces barrières anti-émeutes bloquent tous les accès et les manifestants sont contraints de rester sur la place, ce que ne comprend pas Jean-Pierre : "C’est les autres qui décident pour nous, et nous n’avons pas notre mot à dire. Il s’agit de l’impunité de certains policiers qu’il faut stopper tout de suite, c’est d’ailleurs pour ça que nous sommes là. Je n’admets pas qu’on nous mette des barrières, ça ne nous permet pas d’approcher, ne serait-ce qu'à 200 mètres."

Des barrières anti-émeutes bloquent tous les accès à l'ambassade américaine lors de la manifestation place de la Concorde à Paris en hommage à George Floyd et contre le racisme et les violences policières, le 6 juin 2020. (MATTHIEU MONDOLONI / FRANCEINFO)

À quelques mètres de là, Maxime, masque sur le visage, brandit une pancarte en carton sur laquelle on peut lire : "Le racisme est aussi une pandémie". Une réponse à l’interdiction de manifester qui était notamment justifiée par la crise sanitaire. "C’est quelque chose qui est partout, tout le monde en souffre et peu importe ses origines ou sa nationalité, explique Maxime. C’est pour ça que c’est important d’être solidaire."

C’est une manifestation pacifique, l’essentiel c’est que le message soit entendu.

Maxime, manifestant

franceinfo

"Dites son nom, dites son nom", répètent des manifestants en anglais. "GEORGE FLOYD !", leur répond la foule. George Floyd, victime d’un racisme qu’a trop connu Lassana. "Quand j'étais jeune, quand je sortais avec les copains, dans les centres de loisirs ou les discothèques, on a toujours été discriminés", raconte-t-il. Aujourd'hui père de famille, il dit craindre pour sa fille, 6 ans, refusant qu’elle grandisse avec la peur de la police. Une peur que connaît Lisette : "Le plaquage, par exemple qu'Adama Traoré a subi, mon propre frère, métisse antillais, l'a subi. Il ne s'en est tiré que parce qu'il a pu se défaire de ceux qui lui pesaient sur le dos. Comment voulez vous que quelqu'un respire ? Comment voulez vous que monsieur Floyd respire avec la pression d'un poids d'un homme sur son petit cou ? Tout raciste doit être banni de la police !"

Lors de la manifestation place de la Concorde à Paris en hommage à George Floyd et contre le racisme et les violences policières, le 6 juin 2020. (MATTHIEU MONDOLONI / FRANCEINFO)

Il est 18 heures ce samedi 6 juin, place de la Concorde à Paris. Un genou à terre, le poing levé, les manifestants scandent ensemble les derniers mots de George Floyd : "I can’t breathe" (Je ne peux pas respirer). Une phrase désormais symbole de la lutte contre le racisme dans le monde entier.

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