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Mort de George Floyd : un ex-ministre de la Défense de Donald Trump accuse le président de "diviser" les Etats-Unis

"De mon vivant, Donald Trump est le premier président qui n'essaye pas de rassembler les Américains, qui ne fait même pas semblant d'essayer", écrit Jim Mattis dans un communiqiué.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Temps de lecture : 3min
Jim Mattis (à gauche) observe Donald Trump pendant une rencontre avec les responsables militaires à la Maison Blanche, à Washington (Etats-Unis), le 5 octobre 2017. (MANDEL NGAN / AFP)

Jim Mattis, ex-ministre de la Défense de Donald Trump, a épinglé le président américain pour sa gestion des manifestations antiracistes qui se multiplient après la mort de George Floyd. "De mon vivant, Donald Trump est le premier président qui n'essaye pas de rassembler les Américains, qui ne fait même pas semblant d'essayer. Au lieu de cela, il tente de nous diviser", écrit l'ancien général des Marines, dans un communiqué publié mercredi 3 juin par la revue The Atlantic (en anglais).

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Jim Mattis a été le premier chef du Pentagone après l'arrivée en 2017 de Donald Trump à la Maison Blanche. Il avait démissionné avec fracas en décembre 2018, au lendemain de l'annonce par le président d'un retrait unilatéral total de Syrie, sans concertation avec les alliés de Washington dans la lutte contre le groupe jihadiste Etat islamique. Depuis, le militaire très respecté avait affiché sa réserve, expliquant qu'il préférait ne pas commenter directement le mandat du milliardaire républicain.

Trump répond à Mattis en le qualifiant de "général le plus surestimé du monde"

Jim Mattis est finalement sorti de sa réserve, mercredi 3 juin. "J'ai observé le déroulement des événements de cette semaine, en colère et consterné", déclare-il dans ce texte intitulé "L'Union fait la force", soutenant les manifestants qui demandent "à raison" l'égalité des droits. "Nous voyons aujourd'hui les conséquences de trois ans de cet effort délibéré [de Donald Trump de diviser des Américains]", estime encore l'ancien général.

"Quand j'ai rejoint l'armée, il y a environ cinquante ans, j'ai prêté serment de soutenir et défendre la Constitution, poursuit Jim Mattis. Jamais je n'ai imaginé que des soldats qui prêtent le même serment puissent recevoir l'ordre, quelles que soient les circonstances, de violer les droits constitutionnels de leurs concitoyens – et encore moins pour permettre au commandant-en-chef élu d'aller poser pour une photo, de manière saugrenue, avec les chefs militaires à ses côtés". Mardi 2 juin, des manifestants pacifiques ont en effet été évacués avec des tirs de gaz lacrymogènes, pour permettre à Donald Trump de poser pour une photo devant une église en face de la Maison Blanche.

La réaction du président américain aux attaques de Jim Mattis a été immédiate. Sur Twitter, il a qualifié son ancien ministre de "général le plus surestimé du monde" et de "chien fou". "Je n'ai pas aimé son style de 'leadership' ni grand-chose chez lui, et nombreux sont ceux qui sont d'accord, a insisté le locataire de la Maison Blanche. Content qu'il soit parti !"

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