McCain et Obama croisent le fer sur la crise
Il avait sa botte secrète. Mais l'enchaînement, derrière, n'a pas suivi. En retard dans les sondages, à quatre semaines du scrutin, John McCain a dégaîné une proposition surprise.
_ Sous le nez de son rival, le candidat républicain a proposé de racheter des prêts immobiliers que les ménages ne parviennent plus à rembourser. Rembourser les fameux crédits subprime, par lesquels la crise est arrivée.
_ Mais une fois la carte abattue, John McCain n'avait pas de quoi suivre. Il ne s'est pas montré assez clair sur cette idée qui permettrait à des milliers de familles américaines de garder leur maison. C'est son équipe de campagne qui a dû assurer le service après-vente auprès de la presse, en explicitant la mesure : remplacer les crédits subprime par des prêts à taux fixes. Une mesure chiffrée à 300 milliards de dollars.
Cette occasion manquée est venue porter l'estocade à John McCain, si l'on en croit les sondages publiés juste après le débat. Selon les chaînes CNN et CBS, 60% des téléspectateurs avaient une image favorable de Barack Obama avant le débat. Ce pourcentage a augmenté de 4% après le débat. L'image de John McCain n'a pas changé avant et après le débat (51% d'opinions favorables, 46% d'opinions défavorables).
Le candidat démocrate, qui est apparu serein, avait un boulevard devant lui, et il n'a pas manqué de tirer à boulets rouges sur la politique économique du gouvernement Bush.
Pour refaire son retard, le candidat républicain a choisi de passer à l'offensive, tentant une attaque directe sur son concurrent.
Mais la machine s'enraye quand il présente le sénateur de l'Illinois comme un partisan des hausses d'impôts. “Le Straight Talk Express (l'Express du franc-parler, nom de l'autocar de campagne du candidat républicain, ndlr) vient de perdre une roue”, a raillé Barack Obama. Et d'expliquer ensuite qu'il souhaitait réduire la fiscalité de 95% des Américains et que seuls les foyers gagnant plus de 250.000 dollars par an seraient affectés par une augmentation des impôts.
Retrait d'Irak
Comparativement à la crise financière, les questions internationales ont occupé peu de temps. Mais elles ont montré deux candidats irréconciliables.
“ Si on fixait une date de retrait (d'Irak) comme Obama le veut,
ce serait une défaite, l'Iran prendrait du poids”, a avancé John McCain
qui a par ailleurs accusé son rival de vouloir “envahir le Pakistan”.
Le démocrate a estimé qu'il fallait “renverser la vapeur” et se
recentrer sur l'Afghanistan plutôt que sur l'Irak. Et si le Pakistan ne peut ou ne veut pas éliminer terroristes, “nous irons débusquer
Ben Laden nous-mêmes”. “McCain m'accuse de vouloir envahir le Pakistan. D'une part c'est faux. D'autre part, c'est tout de même lui qui proposait de bombarder l'Iran et de détruire la Corée du Nord”, a conclu Barack Obama.
Le dernier débat aura lieu mercredi prochain le 15 octobre, à 19 jours de l'élection présidentielle.
Grégoire Lecalot, avec agences
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