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Marée noire : reprise du pompage et le moratoire sur les forages reste annulé

BP a repris le pompage du pétrole qui s'échappe au large des côtes américaines après un arrêt d'une dizaine d'heures mercredi. Pour le groupe pétrolier britannique, la facture devient de plus en plus salée : dépenses en hausse et l'action BP au plus bas. _ De son côté, l'administration a perdu sa bataille en justice concernant le moratoire sur les forages en mer.
Article rédigé par franceinfo
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  (Radio France ©REUTERS/Lee Celano)

L'entonnoir qui permet de pomper le pétrole et le gaz qui fuient par 1.500 mètres de fond a été remis en place mercredi soir.
Il avait été retiré après une collision avec un robot téléguidé.
Pendant 10 heures, c'est donc à gros bouillons que le pétrole s'est répandu dans l'océan : le gouvernement américain a estimé en effet que 30.000 à 60.000 barils de pétrole s'échappent du puits chaque jour, soit 4,77 à 9,53 millions de litres.
Le centre d'information qui communique sur les opérations dans le golfe du Mexique a indiqué hier qu'un peu plus de 16.000 barils avaient été récupérés dans les dernières 24 heures, alors que grosso modo 25.000 barils étaient récupérés auparavant.
Le centre n'a cependant pas précisé quelle quantité, sur ces 16.000 barils, avait été récupérée avant le retrait de l'entonnoir, et si celui-ci permettait de capter autant de pétrole depuis sa remise en service qu'avant.

Moratoire rejeté par la justice

Pendant ce temps, l'administration Obama a demandé à un juge fédéral de suspendre sa décision d'annuler le moratoire sur les forages pétroliers en haute mer le temps qu'elle dépose un recours et que la cour d'appel se prononce.
Mais le juge a estimé que la demande était “prématurée”. Il a néanmoins donné un délai supplémentaire à l'administration pour se conformer à l'interdiction du moratoire qu'il avait prononcée mardi. Le délai est donc passé de 21 jours à 30.
Le président américain Barack Obama avait ordonné fin mai l'établissement de ce moratoire sur les forages en eaux profondes. L'objectif pour l'administration américaine était de prévenir de nouvelles catastrophes comme la marée noire qui
se répand dans le golfe du Mexique.
Trente-deux compagnies pétrolières avaient saisi la justice contre ce moratoire de six mois.
_ Pour le président Obama, forer à ces profondeurs “menace la sécurité des ouvriers sur les plateformes et l'environnement du golfe à des niveaux que nous ne pouvons pas nous permettre à l'heure actuelle”.

La pollution a jusqu'à présent souillé plus de 200 km de côtes et fortement perturbé l'industrie de la pêche et le tourisme, deux poumons économiques de la région avec le forage en mer.
En Floride, les autorités ont pris une mesure draconienne hier en décidant d'interdire les bains de mer dans le nord-ouest de cet Etat dont une bonne partie des revenus provient du tourisme estival.

BP prend l’eau

Le groupe pétrolier britannique BP a par ailleurs annoncé que ses dépenses liées à la marée noire du golfe du Mexique avaient atteint 2,35 milliards de dollars à ce jour, soit environ 1,9 milliard d'euros.
Cette somme inclut l'ensemble des dépenses effectuées par le groupe pour
contenir et nettoyer le pétrole, le forage de puits de secours, les aides versées aux Etats riverains, les dommages déjà remboursés, et l'argent versé aux autorités fédérales.
Mais cette somme ne constitue pas un plafond et la facture finale pourrait être bien plus élevée.

_ Par ailleurs, l'action BP perd près de 7% ce matin à la bourse de Londres. Son niveau le plus bas depuis 14 ans. Des traders expliquent notamment la chute du cours de BP par les intempéries qui s'annoncent au dessus du golfe du Mexique et qui pourrait compliquer la lutte contre la marée noire.

Mikaël Roparz, avec agences

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