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Madoff, l’escroc du siècle, attend sa sentence

L’accusation a requis 150 ans de prison. Le financier Bernard Madoff, 71 ans, accusé d’une escroquerie évaluée à 65 milliards de dollars, passera sans doute le reste de ses jours en prison. La cour fédérale rend son verdict dans l'après-midi…
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L’ancienne coqueluche des milieux financiers, qui a jonglé pendant 30 ans avec les milliards de dollars que lui avaient confiés des banques, des organisations caritatives et des milliers d’épargnants, avait plaidé coupable des 11 chefs d’inculpation qui lui sont reprochés. Fraude, parjure, blanchiment d’argent et vol, notamment.

Bernard Madoff, le plus grand escroc de l’histoire de Wall Street, est incarcéré depuis quatre mois, bien loin du confort de son luxueux appartement de l’Upper East Side, au nord-est de Manhattan. Au cours de ses auditions, le financier ripoux a avoué n’avoir jamais investi le premier centime des sommes qu’il avait en portefeuille. Il avait monté un "schéma de Ponzi" – du nom de l’un de ses prédécesseurs dans les années 20, une gigantesque cavalerie financière qui consistait à rémunérer et payer ceux qui voulaient sortir, avec l’argent de ceux qui rentraient.

Le système, une implacable course en avant, a bien fonctionné. Jusqu’au jour où les demandes de retrait ont explosé avec la crise de l’automne 2008, il n’a alors plus été capable de faire face.

Sans doute autour de 20 ans de prison

En plaidant coupable, le 12 mars derniers, Bernard Madoff a évité un procès devant jury. Le tribunal présent ce soir entendra des victimes, puis la sentence sera prononcée par le juge Denny Chin, dans le procès pénal qu’a intenté le gouvernement fédéral. D’après les experts judiciaires, sur les 150 ans de prison requis, Madoff devrait écoper d’une peine avoisinant les 20 ans. Et le matricule 61727-054 devrait ainsi passer le reste de ses jours en prison.

A l’issue du volet pénal, des procès au civil attendent l’escroc du siècle. Même si la justice se dit incapable de chiffrer les sommes à restituer aux épargnants floués. Quelque 13 milliards de dollars auraient été confiés à l’ancien cador de la bourse, et les 50 à 65 milliards représentent les gains qu’auraient pu engendrer ces placements.

Avant d’ordonner la restitution de l’argent, ou de décréter que toute restitution est impossible, la justice a pris la précaution d’ordonner la confiscation préalable des biens du financier, à concurrence de 170 milliards de dollars. Cette somme pharaonique représenterait le montant qu’il aurait amassé grâce à ses délits.

Gilles Halais, avec agences

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