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Le producteur de cinéma Harvey Weinstein, accusé de "harcèlement sexuel", se met en "congé"

Le fondateur de la société Miramax, mastodonte d'Hollywood, est accusé par au moins huit femmes, dont les actrices Ashley Judd et Rose McGowan.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le producteur Harvey Weinstein, le 23 mai 2017 à Antibes (Alpes-Maritimes). (YANN COATSALIOU / AFP)

Le producteur Harvey Weinstein, fondateur de la société Miramax, a présenté des excuses, jeudi 5 octobre, et a déclaré se mettre en "congé" après une série d'accusations de harcèlement sexuel, révélées dans une enquête du New York Times (en anglais). Le producteur du Patient anglais, de Gangs of New York, ou encore de Shakespeare in Love, est accusé par plusieurs femmes de harcèlement sexuel. Parmi les accusatrices d'Harvey Weinstein, se trouvent les stars Ashley Judd (Divergente, la Chute de la Maison blanche) et Rose McGowan (Boulevard de la mort, Scream, Charmed).

Qui accuse le producteur et de quoi ?

D'après le New York Times, qui cite des membres de la Weinstein Company, le producteur a passé au moins huit accords amiables avec des femmes. Parmi elles, une jeune assistante, non identifiée, dans les années 1990, qui avait quitté la société brutalement après une rencontre avec le producteur. Une autre assistante de production, Laura Madden, raconte au New York Times comment Harvey Weinstein lui a "régulièrement proposé des massages, dans des chambres d'hôtel".

Ashley Judd affirme dans le New York Times qu'il y a vingt ans, alors qu'elle était venue le voir pour un petit-déjeuner de travail, il l'a fait monter dans sa chambre d'hôtel. En peignoir, il lui aurait alors demandé s'il pouvait la masser ou si elle pouvait le regarder prendre une douche. L'actrice explique s'être demandée : "Comment puis-je sortir de la chambre le plus vite possible sans m'aliéner Harvey Weinstein?" ajoutant s'être sentie "paniquée, piégée".

Le quotidien souligne aussi qu'en 1997, Rose McGowan a passé un accord amiable de 100 000 dollars (un peu plus de 85 000 euros) avec Harvey Weinstein, à la suite d'un autre incident dans une chambre d'hôtel pendant le festival du film de Sundance. Elle n'avait alors que 23 ans et venait de jouer dans le film d'horreur à succès Scream. Harvey Weinstein s'était déjà retrouvé dans la presse à scandales en mars 2015 après qu'une mannequin italienne, Ambra Battilana, l'eut accusé d'avoir attrapé ses seins et d'avoir mis ses mains sous sa jupe.

Des employés de la société Miramax témoignent également auprès du New York Times, reconnaissant avoir été au courant des agissements d'Harvey Weinstein.

Comment répond Harvey Weinstein ?

"Je réalise que la façon dont je me suis comporté avec des collègues par le passé a causé beaucoup de douleur, et je m'en excuse sincèrement", a déclaré Harvey Weinstein, dans une lettre (en anglais), après la parution de cette enquête jeudi. "Mon chemin sera maintenant d'apprendre à me connaître et maîtriser mes démons. (...) Je prévois de prendre un congé de ma société et de m'occuper de ce problème en priorité, ajoute-t-il. J'ai grandi dans les années 1960 -1970, quand toutes les règles sur le comportement et les lieux de travail étaient différentes", avance-t-il.

D'après son avocate Lisa Bloom, le producteur qualifie toutefois plusieurs de ces accusations de "totalement fausses". Elle le décrit comme "un vieux dinosaure qui apprend de nouvelles manières" et assure qu'il "lit des livres et suit une psychothérapie". Charles Harder, un autre avocat de Harvey Weinstein, qualifie l'article du New York Times de "saturé d'affirmations fausses et diffamatoires". Il dit que son équipe prépare une plainte contre le quotidien.

Tandis que la bible du secteur du cinéma, le magazine Variety (en anglais), le décrivait comme "probablement fini" à Hollywood, Harvey Weinstein affirme qu'il va dorénavant "canaliser sa colère" en militant contre le lobby des armes à feu, la NRA. Ce supporter d'Hillary Clinton durant la campagne présidentielle américaine va aussi réaliser un film sur Donald Trump.

Quelles sont les réactions ?

L'actrice, auteure et réalisatrice Lena Dunham a réagi sur Twitter : "Les femmes qui ont choisi de parler de leur expérience de harcèlement par Harvey Weinstein méritent notre admiration. (...) C'est courageux".

Rose McGowan a pour sa part tweeté : "les femmes se battent. Et à tous les hommes : faites face. Nous avons besoin que vous soyez nos alliées."

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