Le patron d'ExxonMobil dit oui au gaz de schiste... mais pas près de chez lui !
Motif invoqué fin 2013, rapporté par le Wall Street Journal: «Chacun des propriétaires a choisi Bartonville (située non loin de Dallas, NDLR) parce que la ville a adopté des réglementations pour prévenir des constructions indésirables qui ne correspondent pas à la nature du voisinage.» En gros, si les gaz de schiste font la fortune du groupe pétrolier, Rex Tillerson ne veut pas que ce soit à côté de chez lui.
Petite précision, sa propriété texane est évaluée à quelque 5 millions de dollars. Et la présence de cette installation fait désordre dans le paysage. Mais au-delà, Rex Tillerson craint que les allers et venues des camions se ravitaillant en eau ne troublent la quiétude du lieu.
Du coup, pour stopper la construction des châteaux d'eau (depuis 2007, neuf se sont montés autour de chez lui), il porte plainte en 2013 en nom collectif (class action) avec trois voisins.
Stéphane Lauer, le correspondant à New York du Monde, qui a relaté cette affaire digne d'un scénario à la «Dallas», précise qu'elle fait tache. En effet, la plus grosse compagnie pétrolière privée du monde, «Exxon, s'est lancée dans une campagne pour convaincre que l'extraction du gaz de schiste ne pouvait avoir que des retombées positives pour les communautés locales».
Quoi qu'il en soit, si Rex Tillerson fait rire l'Amérique avec son combat, ExxonMobil a refusé de s'exprimer, n'étant «pas concernée». C'est en tout cas ce qu'elle a fait savoir au Wall Street Journal.
Sachant que le PDG d'Exxon s'était opposé à un projet de loi régulant la fracturation hydraulique, la conclusion revient au magazine Forbes: «Parfois, l'hypocrisie dans la vraie vie est telle que personne ne pourrait espérer construire, à partir de rien, un scénario similaire.»
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