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La sécheresse en Californie est plus économique que climatique

Pour la quatrième année consécutive, la Californie tire la langue. Cette fois, enfin, les autorités ont pris des mesures contraignantes de rationnement. Les Californiens vont devoir économiser l'eau, une denrée nettement sous-évaluée.
Article rédigé par Jacques Deveaux
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Arrosage du terrain de golf de Gleeneagles en Californie, le 2 avril 2015. (Justin Sullivan/Getty Image/AFP)

L’observateur voit les symboles. Les golfs dont l’herbe est bien verte, les pelouses régulièrement tondues des pavillons huppés de Beverly, les piscines remplies à ras bord. Autant de preuves, s’empresse-t-on de clamer, de l’insouciance coupable des Californiens dans la gestion de l’eau.
 
Certes, ces exemples sont frappants, voire indécents quand la région entière tire la langue et subit des incendies gigantesques chaque année. Mais ce n’est pas tant le jardinier de Beverly qui abuse de la ressource, que le producteur de fruits de la vallée du Sacramento. 80% de l’eau est en effet consommée par l’agriculture.
 
Un secteur ultra productiviste qui est totalement épargné par les mesures prises de restriction de la consommation d’eau. On ne touche pas à la première agriculture du pays, qui exporte 13,6 milliards de dollars par an et emploie près d’un demi-million de salariés. Dans le sud de la vallée centrale, on cultive même du coton dont on connait les besoins considérables en eau.

 
Aussi, le 1er avril 2015, Jerry Brown le gouverneur démocrate de l’Etat a annoncé toute une série de mesures d’économie, d’où une fois encore, l’agriculture est absente. Pour la première fois de son histoire, la Californie a choisi le rationnement. Peu importe si ces mesures ne portent que sur 20% de la consommation totale. Le système agricole, lui, n’est pas remis en cause. Pas plus que l'industrie et en particulier l'industrie pétrolière qui consomme pourtant des tonnes d'eau dans la fracturation hydraulique.
 
Il va falloir réduire la consommation d’eau de 25% dans les neuf mois à venir. Les pelouses restent au centre des préoccupations. Il s’agira d’arroser moins et il faudra choisir des plantes moins hydrophages. Ainsi, remplacer 500 hectares de pelouses permettrait une économie de 7,5 millions de mètres cubes. Les golfs, les campus, les cimetières doivent prendre immédiatement des mesures d’économie.
 
Là-haut dans la Sierra Nevada, on mesure avec inquiétude les hauteurs de neige dans une centaine de stations. Au 1er avril, les réserves étaient nulles. Elles s’élevaient à 5% du stock moyen de début de printemps. Pas de neige, donc pas d’eau dans les fleuves Sacramento et San Joaquin. L’été 2015 s’annonce terrible.

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