La dépouille d'un Français disparu pendant la dictature argentine a été identifiée

C'est une histoire semblable à mille autres, dans l'Argentine des années de plomb. Le 26 septembre 1976, Yves Domergue, étudiant en génie civil de 22 ans et militant de gauche, est enlevé avec sa compagne mexicaine Cristina Cialceta et emmené à la caserne du bataillon 121 de Rosario, dans la province de Santa Fe. Ensuite, plus rien. Sa famille, qui vit toujours en Argentine, n'aura plus jamais aucune nouvelle du jeune homme.

Comme lui, 30.000 personnes ont disparu pendant la dictature militaire, qui a fait régner la terreur sur le pays entre 1976 et 1983. Parmi eux, 18 Français - seuls les corps de deux d'entre eux ont été retrouvés.

Pendant 34 ans, les corps d'Yves Domergue et de Cristina Cialceta ont reposé anonymement dans le cimetière du petit village de Melincué. Les habitants de la commune ne savaient rien sur ces deux inconnus, découverts au bord d'une route. Jusqu'à ce que récemment, une professeur locale et ses élèves ne cherchent à découvrir leur identité. Après de nombreuses recherches, ils parviennent à obtenir des analyses ADN, perçant le mystère des "inconnus de Melincué".

"Après 34 ans de malheur, nous sommes soulagés de les retrouver et de savoir qu'ils auront vécu très peu de temps entre les mains de leurs assassins", a réagi - très ému - Eric Domergue, le frère d'Yves.

Un hommage aux deux victimes sera organisé demain au siège du gouvernement en
présence de la présidente Cristina Kirchner. "L'hommage est mérité quand on sait qui il a été et quelle a été sa cause" estime Eric Domerge.
"Nous voulons que cela soit utile, qu'Yves représente un instant les 30.000
disparus".