Journée de vote au Brésil
Pour la première fois depuis 20 ans, Luiz Inacio Lula da Silva n'est pas candidat à une élection présidentielle brésilienne. Mais dans ce pays où les telenovelas sont reines, l'histoire d'amour entre Lula et les Brésiliens est loin d'être terminée. Huit ans de présidence, terminés qui plus est par un scandale de trafic d'influence touchant son gouvernement, ne l'ont pas détrôné dans leurs cœurs. Selon les dernières enquêtes d'opinion, il recueille 85% d'approbation. Il faut dire qu'en huit ans, 29 millions de Brésiliens sont sortis de la pauvreté, et le pays devrait devenir la cinquième puissance économique mondiale, après le Mondial de football en 2014 et les Jeux Olympiques de Rio, en 2016.
Dans ce paysage, les concurrents de sa dauphine, Dilma Roussef, candidate du Parti des Travailleurs (PT), n'y croient plus vraiment, même s'ils continuent à mouiller le maillot pour faire bonne figure. Elle les a retrouvé pour un dernier débat télévisé. L'ex-guérillera s'est déclarée “préparée pour être la première présidente du Brésil”. Lula ne dit pas autre chose : “Je suis convaincu que la majorité du peuple veut la continuité du gouvernement, parce que ce gouvernement a une approbation de 80%. C'est pourquoi je pense que Dilma va gagner”.
José Serra, 68 ans, ex-gouverneur social-démocrate de Sao Paulo, le principal adversaire de Dilma Roussef, stagne à 25 points derrière elle. l'ex-ministre de l'Environnement de Lula, Marina Silva, et Plinio de Arruda Sampaio, ne peuvent que se partager des espérances de bons scores.
La dernière étape de la campagne du PT a d'ailleurs montré le chemin qu'il restait à parcourir à ses opposants. Le président Lula a parcouru une banlieue de Sao Paulo. La promenade a pris des airs de marche d'adieu triomphale. Des centaines de personnes ont suivi le cortège, les larmes aux yeux, au milieu des drapeaux et des symboles du PT : “Il est ému par tout ce qu'il a fait pour nous (..) car il a souffert comme nous”, a résumé une participante.
La sécurité a été renforcée dans tout le pays et notamment à Rio, l'une des villes les plus violentes du pays. Près de 27.000 policiers ont été mobilisés pour permettre aux quelque 11,5 millions d'électeurs de l'Etat de voter en toute tranquillité dans les bureaux de vote situés près des favelas.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.