"Il a rencontré des gens qui lui ont fait subir un lavage de cerveau" : la mère d'Oussama Ben Laden parle pour la première fois
Alia Ghanem a accordé une interview au "Guardian", vendredi 3 août.
Jusque-là, Alia Ghanem avait préféré garder le silence. Dix-sept ans après les attentats du 11-Septembre, la mère d'Oussama Ben Laden parle pour la première fois. Pour évoquer ce "fils bien-aimé" qui "a perdu son chemin", elle a accepté de répondre aux questions du Guardian (lien en anglais), vendredi 3 août.
Pour elle, c'est une certitude, l'ancien chef de l'organisation terroriste islamiste Al-Qaïda "a rencontré des gens qui lui ont fait subir un lavage de cerveau au début de la vingtaine." Elle pointe du doigt "les gens de l'université" (de Jeddah, en Arabie saoudite) qui "l'ont changé". Au point de devenir "un homme différent."
Ils ont de l'argent pour leur cause. Je lui disais toujours de rester loin d'eux, et il ne me disait jamais ce qu'il faisait, parce qu'il m'aimait tellement.
la mère d'Oussama Ben Ladenau "Guardian"
"Au début, nous étions très fiers de lui"
Celui qui est mort lors d'un raid américain de 2011 au Pakistan "était un très bon gamin", selon sa mère, "il était très droit. Très bon à l'école. Il aimait vraiment étudier." A-t-elle soupçonné qu'il pourrait devenir un djihadiste ? "Ça ne m'a jamais traversé l'esprit." Comment s'est-elle sentie quand elle a réalisé qu'il l'avait fait ? "Nous étions extrêmement choqués. Je ne voulais pas que cela arrive."
La famille, qui vit à Djeddah aujourd'hui, raconte qu'elle a vu Oussama Ben Laden en Afghanistan pour la dernière fois en 1999. "Au début, nous étions très fiers de lui. Même le gouvernement saoudien le traitait d'une manière très noble et respectueuse. Et puis Oussama le moudjahid est arrivé."
Le journaliste raconte que convaincre la famille d'Oussama Ben Laden de parler a été long et compliqué. Elle n'était "pas sûre" de l'intérêt d'"ouvrir de vieilles plaies". Elle a fini par donner son accord "après plusieurs jours de discussion". La rencontre a eu lieu au début du mois de juin, "un gardien du gouvernement saoudien" était assis dans la pièce, mais il n'a "jamais tenté d'influencer la conversation", promet le journal britannique.
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