Hillary Clinton : un retour qui électrise les USA
Un agenda très chargé. A 66 ans, Hillary Clinton ne ménage pas les kilomètres et les interventions: un discours au salon du recyclage des métaux à Los Angeles, une discussion avec Christine Lagarde au sommet Women in The World à New York, une photo avec les Pussy Riot. Elle s'est rendue en mars et avril 2014 à Washington, Portland, San José, Boston, à New York, dans le Connecticut, dans le Kentucky et à Phœnix. Des déplacements qui lui permettent de roder tranquillement les thèmes d'une éventuelle candidature?
Au fil des apparitions, l'ex-Première dame et l'ancienne secrétaire d'Etat égrene des éléments de sa vie. Des confidences qui dessinent une femme d'Etat aux valeurs solides. Une femme engagée depuis 20 ans dans le combat pour l'égalité hommes-femmes et contre les inégalités sociales. Peut-être un programme politique officieux.
En avril, le congrès des femmes méthodistes de Louisville, dans le Kentucky, fait salle comble. Devant 6.500 femmes, Hillary Clinton raconte son enfance, pétrie de religion, influencée par l'éthique de travail de ses ancêtres gallois. Sans notes, sans prompteur, équipée d'un micro-cravate, elle amadoue son public et déclenche des tonnerres d'applaudissements: «Je me souviens de mon père priant au pied du lit tous les soirs, ça m'impressionnait, car mon père était un footballeur, un ancien officier dans la marine pendant la guerre, c'était quelqu'un de très dur, de très indépendant, mais tous les soirs, il était là, humble, agenouillé devant Dieu.»
Une participante, Kathy Crone, s'enthousiasme : «Je suis prête pour une femme présidente, à condition qu'elle soit qualifiée, et en l'occurence elle est hautement qualifiée.» Un déplacement gratuit à Louisville mais, selon le Washington Post, ils seraient seraient facturés à 200.000 dollars.
«La» fameuse question lui est souvent posée: sera-t-elle candidate à la succession de Barack Obama? A John McCain, qui l'appelle lors d'un discours à Phœnix «Madame la Présidente», elle répond: «Arrête John! Tu vas me créer des problèmes!» «Il faut juste que je décide si je suis prête ou non.»
En décembre, elle avait annoncé qu'elle se déciderait en 2014, les primaires, elles, commenceront en 2016. Partout, elle défend son bilan, que ses détracteurs jugent faible. Naïve face à la Russie? Elle rétorque qu'elle n'a jamais ménagé Poutine. L'attaque terroriste de Benghazi? Elle annonce qu'un chapitre entier de son prochain livre Hard Choices y sera consacré. Selon l'auteur et journaliste Joe Conason, à l'AFP: «Est-elle prête à y aller, physiquement et mentalement? J'ai l'impression que oui.»
La pré-campagne s'organise via Ready For Hillary. Une association sans lien avec Hillary Clinton mais dont le directeur est un de ses proches collaborateurs. Son objectif : faire émerger partout un soutien populaire massif en faveur de la candidate qu'ils souhaitent. Petit indice, Ready For Hillary, est très actif dans l'Iowa, le premier Etat dans lequel les primaires auront lieu, écrit le site de France Info. La boutique de l'association vend d'ailleurs des tee-shirt, des photos et des mugs à l'effigie d'Hillary Clinton.
Les réseaux sont prêts, même si elle n'est pas encore candidate. Et contrairement à 2008, où face à Obama elle avait volontairement peu joué la carte féminine, le thème de la première femme à la Maison Blache devrait être désormais dominant. Ainsi, Ellen Tausher, élue démocrate de Californie, explique à l'AFP: «Nous n'avons jamais eu une femme candidate à la Maison Blanche. Nous devons être intelligents et tenaces pour s'assurer que les femmes se mobilisent pour qu'elle soit élue.»
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.