Etats-Unis : les prix des loyers en chute libre
La crise, partout la crise. Et peut-être enfin une bonne nouvelle pour redonner un peu de baume au cœur dans cette sinistrose ambiante. Du moins de l’autre côté de l’Atlantique. Au pays d’Obama, les locataires voient en effet la vie en rose.
Les prix de l’immobilier n’en finissent plus de baisser aux Etats-Unis. Alors que cette fameuse crise avait justement débuté par un effondrement des prix dans ce secteur, les premiers bienfaits de la crise pourraient bénéficier à une partie du marché de l’immobilier. Dans les Etats les plus affaiblis par la crise du crédit, comme l’Arizona ou le Nevada, les baisses peuvent atteindre jusqu’à moins 35%. Et ce pour le plus grand bonheur des locataires et des acheteurs.
Une tendance qui n’épargne certainement pas les grandes villes. New York aussi est touchée par le phénomène en pleine saison des déménagements. Le printemps est en effet la période où les Américains partent à la recherche d’un nouveau foyer, les baux arrivant à leur terme. Dans "la grosse pomme", si les prix à la vente baissent moins vite que dans le reste des États-Unis, le marché de la location lui est en nette chute libre.
"New York, c’est comme un gros gâteau dans lequel vous vous servez" explique une agent immobilier. Et pour cause, les loyers peuvent dégringoler jusqu’à moins 10%. Même parfois plus. Finie la toute puissance du propriétaire, le locataire impose désormais ses règles et son prix.
Le bonheur des uns fait le malheur des autres
"Nous avons une pièce en plus et une terrasse pour le même prix que notre ancien appartement" confirme une française installée à New York qui se réjouit d’avoir enfin les cartes en main pour négocier. Dès lors, toutes les garanties du monde ne valent pas un bon payeur. Car être un locataire de confiance, c’est tout bonnement être un locataire solvable. Plus besoin de se présenter avec sa carte de visite de Wall Street. Au contraire.
Autre changement de taille : la fin des commissions pour les agences. Gourmandes, celles-ci pouvaient exiger jusqu’à 15% du loyer annuel et deux mois de caution aux nouveaux locataires. Quelque 12.000 dollars en moyenne à débourser lors de l’entrée dans le logement. Et bien désormais, ces frais gigantesques sont à la charge des propriétaires eux-mêmes. Le bonheur des uns fait donc le malheur des autres.
Une chute sans fin ? "Un réajustement du marché", répond l’agent immobilier. Les loyers avaient atteint des sommets parfois aberrants, cette chute mettrait donc un coup d’arrêt à la spirale infernale en ramenant les prix à leur juste valeur.
Voilà donc un exemple des bienfaits de la crise. Une occasion de souffler un peu pour des citoyens américains et de crier : vive la crise !
Mikaël Ponge
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