Etats-Unis : les exécutions reprennent, après une pause liée à la pandémie de Covid-19
Plus aucune exécution n'avait eu lieu depuis le 5 mars.
Un condamné à mort du Missouri, qui a toujours clamé son innocence, a été exécuté par injection létale mardi 19 mai. Il s'agit de la première exécution aux Etats-Unis depuis le début des restrictions liées à la pandémie de Covid-19. Walter Barton, 64 ans, a été exécuté dans le pénitencier de Bonne Terre pour le meurtre d'une octogénaire, lacérée de coups de couteaux en 1991.
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La victime, une de ses connaissances, gérait un terrain de mobil-homes. Walter Barton faisait partie des trois personnes ayant découvert son corps. A l'issue d'un cinquième procès en 2006, il avait été condamné à la peine capitale sur la base d'une expertise de traces de sang et du témoignage d'une ancienne codétenue, dont ses avocats contestent la fiabilité.
Un ultime recours rejeté par la Cour suprême des Etats-Unis
Cette condamnation avait été confirmée par la Cour suprême du Missouri, mais avec une courte majorité (quatre juges pour, trois contre). L'un des magistrats s'étant prononcé contre, aujourd'hui retraité, a expliqué ses doutes dans une tribune publiée par le journal local St Louis-Post Dispatch. Selon lui, l'accusation n'a jamais réussi à expliquer comment Walter Barton avait pu "donner 50 coups de couteau" et "sortir très peu taché de cette boucherie".
Pour tenter de le sauver, les avocats du détenu avaient adressé un ultime recours à la Cour suprême des Etats-Unis. La plus haute instance juridique du pays a toutefois a rejeté leur requête à deux heures de l'échéance, sans explication. Les derniers mots du condamné ont été : "Moi, Walter Arkie Barton, suis innocent, ils exécutent un innocent", selon les témoins de la scène.
La première exécution en 75 jours
Plus aucune exécution n'avait eu lieu aux Etats-Unis depuis le 5 mars. Une dizaine ont été reportées au total, dans l'Ohio, au Texas ou dans le Tennesse, en raison de la pandémie de Covid-19. Un tribunal texan avait notamment expliqué que les exécutions rassemblaient trop de personnes (gardiens, avocats, témoins, proches...) pour pouvoir se dérouler sans risque de contamination. Les services pénitentiaires du Missouri ont ainsi opté pour un protocole de sécurité renforcée, avec port du masque, prise de température et distanciation physique.
Plusieurs associations ont critiqué la décision du Missouri. "Procéder à l'exécution de Walter Barton en pleine pandémie est insensé, a notamment estimé une responsable de la puissante organisation de défense des droits civiques ACLU. L'Etat n'a pas seulement mis en danger la santé des gardiens de la prison en les forçant à défier les recommandations de santé publique, mais il a aussi refusé de considérer de nouveaux éléments, convaincants, sur le fait que Barton puisse être innocent."
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