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Etats-Unis : la bataille contre Apple a coûté cher au FBI

En annonçant avoir payé plus d'un million de dollars pour débloquer l'iPhone de Syed Farook, terroriste de San Bernardino, le FBI a ravivé le 21 avril 2016 les tensions avec la société américaine Apple. Retour sur un conflit qui oppose sécurité et protection des données personnelles.
Article rédigé par Laura Martin
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 4min
Un manifestant tient son téléphone sur lequel est inscrit «défense d'entrer», devant un Apple store, le 23 février 2016. (Jewel Samad / AFP)

Un peu plus de 1,3 million de dollars. Voilà le montant que le FBI a dû verser aux hackers qui ont débloqué l'iPhone de Syed Farook, auteur de la tuerie de San Bernardino le 2 décembre 2015. «Mais, selon moi, ça les valait», a déclaré James Comey, directeur du FBI, lors d'une conférence de presse le 21 avril 2016.

Cette annonce a apporté un nouvel élément à la guerre que se livre Apple, l'inventeur de l'iPhone, et la police fédérale américaine depuis plusieurs mois. Résumé de la bataille entre sécurité à liberté.

  • Le 2 décembre 2015, une fusille fait quatorze morts à San Bernardino, près de Los Angeles. Deux suspects sont identifiés : Syed Farook et sa compagne Tashfeen Malik, morts dans l'attaque. Pendant l'enquête, la police parvient à récupérer l'iPhone de Syed Farook.
Problème : celui-ci est verrouillé par un mot de passe. Comme l'explique cet article du blog de France 2 Washington, le mot de passe d'accès à un iPhone n'est composé que de quatre chiffres, relativement faciles à trouver pour un ordinateur qui peut tenter des milliers de combinaisons par seconde. Mais, cette protection se double d'un cryptage des contenus et d'un système qui efface les données du téléphone au bout de seulement dix mauvaises tentatives de mot de passe.

Le FBI a donc demandé à Apple de prévoir un moyen de contourner la sécurité de son système. L'entreprise de la Silicon Valley refuse. 

La marque, comme on peut le lire sur cet article de Géopolis, veut protéger les données de ses clients de toute intrusion, y compris celle des autorités, d'Apple ou de toute autre société qui voudrait les exploiter à des fins commerciales. «Depuis de nombreuses années, nous avons utilisé le chiffrage pour protéger les données personnelles de nos clients parce que nous croyons que c'est la seule façon d'assurer leur sécurité», écrit le PDG Tim Cook sur le site de la marque.

Le FBI, lui, prétend que l'iPhone récupéré contient des informations sensibles et qu'il faut créer cette faille dans la sécurité des téléphones, au nom de la lutte contre le terrorisme. Pour Apple, l'intrusion du FBI aurait pu s'étendre à une surveillance généralisée de tous les téléphones des citoyens pour diverses raisons.

La marque a pu compter sur ce point sur le soutien du lanceur d'alerte Edward Snowden, qui avait révélé l'espionnage à grande ampleur de la NSA (National security agency). «Le mandat du FBI sur Apple va nuir aux citoyens ordinaires, pas aux criminels les plus astucieux», écrit-il dans ce tweet :


  • Le 16 février 2016, la Cour fédérale de Riverside en Californie exige d'Apple une assistance au FBI pour élaborer une version du système d'exploitation du téléphone qu'il serait possible de débloquer. Apple refuse toujours et entreprend une campagne de lobbying jusqu'au sommet de l'Etat pour éviter la création de cette faille.

  • Le 19 février 2016, Donald Trump, candidat à la primaire républicaine, entre dans la polémique et appelle au boycott d'Apple :


  • 28 mars 2016 : coup de théâtre. Les autorités américaines annoncent qu'elles sont parvenues à accéder au contenu de l'iPhone sans l'aide d'Apple, à travers ce communiqué de la procureure fédérale de Californie Eileen Decker. «L'assistance récente d'un tiers», un hacker à l'identité encore inconnue, a permis ce tour de force du FBI. L'injonction de la justice obligeant Apple à coopérer avec le FBI prend donc fin.

  • Le lendemain, Apple se défend dans un bref communiqué: «Apple est persuadé que les citoyens des Etats-Unis et du monde entier méritent une protection de leurs données, sécurité et respect de leur vie privée
La bataille ne fait peut-être que commencer...

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