Etats-Unis : l'émissaire américain pour l'Afghanistan, symbole de l'échec face aux talibans, quitte ses fonctions
Zalmay Khalilzad est remplacé par son adjoint Thomas West, qui fut un conseiller de la Maison Blanche quand Joe Biden était vice-président.
Une réaction à la débâcle en Afghanistan. L'émissaire américain pour l'Afghanistan Zalmay Khalilzad, symbole de l'échec cuisant des Etats-Unis face aux talibans, quitte ses fonctions, a annoncé lundi 18 octobre, le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken. Il est remplacé par son adjoint Thomas West, conseiller de la Maison Blanche quand Joe Biden était vice-président, a précisé le secrétaire d'Etat.
Les Etats-Unis avaient annoncé plus tôt dans la journée qu'ils ne participeraient pas aux pourparlers sur l'Afghanistan prévus mardi à Moscou et auxquels doivent prendre part la Russie, la Chine et le Pakistan. Ces rencontres "ont été efficaces dans le passé. Il nous est simplement difficile d'un point de vue logistique d'y prendre part cette semaine", avait déclaré à la presse le porte-parole de la diplomatie américaine, Ned Price.
Un constat d'échec
Dans une lettre adressée au secrétaire d'Etat Antony Blinken, Zalmay Khalilzad défend son bilan, mais admet l'échec. Il affirme également vouloir s'écarter pendant cette "nouvelle phase" de la politique américaine à l'égard de l'Afghanistan. "L'accord politique entre le gouvernement afghan et les talibans ne s'est pas déroulé comme prévu", écrit-il, avant d'ajouter : "les raisons pour cela sont trop complexes, et je partagerai mes pensées dans les prochains jours et semaines".
Diplomate de carrière, né en Afghanistan et âgé de 70 ans, Zalmay Khalilzad a été le représentant de Washington dans les pourparlers avec les talibans à Doha, qui ont débouché sur l'accord de février 2020 prévoyant le retrait des forces américaines et étrangères de ce pays. Avant de parvenir à cet accord, qualifié à l'époque d'historique, il a conduit pendant des mois d'intenses tractations et longtemps, il a assuré que les talibans étaient prêts à faire des concessions. L'échec de cette stratégie aura surtout contribué au retour des talibans et à la mort de la république afghane.
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