Etats-Unis : ce que l'on sait de la double fusillade dans le Tennessee
Quatre militaires ont été tués dans la ville de Chattanooga. Le tireur, qui a ouvert le feu dans deux bâtiments de l'armée, a été abattu.
Quatre militaires ont été tués, jeudi 16 juillet, lors d'une double fusillade dans la ville américaine de Chattanooga (Tennessee). Le tireur, qui a ouvert le feu en fin de matinée dans un centre de recrutement et dans une base de la marine américaine, a été tué, selon les autorités américaines. Les motivations de son acte sont encore floues.
Francetv info fait le point sur ce que l'on sait de cette double fusillade.
Que s'est-il passé ?
Le tireur, qui disposait de "plusieurs" armes selon les témoins, a commencé son expédition meurtrière vers 10h45, heure locale (17h45, heure française). L'homme a d'abord ouvert le feu sur un centre de recrutement de l'armée, où il n'a pas fait de victimes. De là, il s'est rendu en voiture au centre de réservistes de l'US Navy, dix kilomètres plus loin.
"Nous avons vu un homme dans une (Ford) Mustang couleur argent qui tirait sur le centre de recrutement de la marine", a raconté à CNN Erica White, témoin de la fusillade, précisant que l'homme avait rechargé son arme et recommencé à tirer sur le bâtiment. Selon les premiers éléments de l'enquête, le jeune homme a tiré de l'extérieur sur les deux bâtiments visés en "longues rafales". Les images des télévisions locales montraient de très nombreux impacts de balles, souvent groupés.
Le bilan de cette fusillade est de cinq morts, dont le tireur, abattu par la police. Quatre militaires ont été tués, tous abattus au centre des réservistes. Un recruteur blessé a pu quitter l'hôpital après avoir reçu des soins. Un officier de police a lui aussi été transporté à l'hôpital après avoir été blessé à la cheville, a annoncé le maire de la ville, Andy Berke.
Qui est le tireur ?
L'auteur des coups de feu a été rapidement identifié par le FBI, en charge de l'enquête. L'homme s'appelle Mohammod Youssuf Abdulazeez et est âgé de 24 ans, selon un communiqué du bureau d'enquêtes fédéral. Selon la chaîne locale WRCB, il a décroché en 2012 un diplôme d'ingénieur à l'université du Tennessee à Chattanooga. L'établissement a confirmé sur Twitter que le tireur était l'un de ses anciens élèves.
Sadly, it appears that the shooter was a 2012 graduate from UTC. Our thoughts are with those affected by today's tragedy. #chattanoogastrong
— UT-Chattanooga (@UTChattanooga) 17 Juillet 2015
Une ancienne camarade d'école a assuré que le jeune homme, discret, était apprécié de ses pairs : "Il était sympa, drôle, gentil", s'est ainsi rappelé Kagan Wagner, citée par le journal local Chattanooga Times Free Press (en anglais). Mohammod Youssuf Abdulazeez a déjà eu affaire à la police une fois auparavant. Il avait été arrêté en avril pour conduite sous l'influence de l'alcool ou de la drogue.
Son père avait fait l'objet d'une enquête, il y a plusieurs années, pour "de possibles liens avec une organisation terroriste étrangère", écrit le New York Times (en anglais), citant des sources proches des services de sécurité. Son nom figurait sur une liste de suspects à surveiller, dont il a été rayé par la suite, et l'enquête n'a rien révélé sur son fils, précise le journal.
Est-ce une attaque terroriste ?
Les motivations de l'auteur sont encore floues. Les enquêteurs "n'ont pas encore déterminé s'il s'agissait d'un acte terroriste ou d'un acte criminel", a affirmé le FBI auprès de la chaîne CNN. Le procureur Bill Killian a précisé de son côté que ces incidents étaient considérés comme "un acte de terrorisme intérieur".
Les services de sécurité cherchent à déterminer si l'auteur de la fusillade a été inspiré par le groupe jihadiste Etat islamique ou une autre organisation fondamentaliste. Rien ne permet pour l'instant d'établir un lien avec une de ces organisations, a déclaré un représentant du FBI, lors d'une conférence de presse.
Dans un texte rédigé lundi sur son blog, Mohammod Youssuf Abdulazeez parle du sacrifice des Sahaba, les compagnons du Prophète, qui "ont fait le jihad au nom d'Allah", rapporte le groupe SITE, qui surveille l'activité des mouvements islamistes sur internet. Avec deux textes écrits seulement, ce blog ne contenait cependant pas d'éléments montrant une éventuelle radicalisation, ni de menaces précises.
Le département de la Sécurité intérieure a annoncé avoir renforcé les mesures de sécurité sur certaines installations fédérales, "à titre de précaution".
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