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Michelle Knight, une des disparues de Cleveland, raconte son calvaire

La jeune femme a livré à une chaîne de télévision son récit des onze années pendant lesquelles elle est restée prisonnière dans la maison d'Ariel Castro.

Article rédigé par Christophe Rauzy
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Michelle Knight, l'une des trois disparues de Cleveland (Etats-Unis), lors du procès de son tortionnaire, Ariel Castro, le 1er août 2013. (TONY DEJAK / AP / SIPA)

C'est une jeune femme au regard encore fragile, mais aux paroles assurées, qui s'est livrée, mercredi 6 novembre, dans l'émission de télévision américaine "Dr Phil". Michelle Knight, la première des trois disparues de Cleveland, y raconte à un célèbre psychologue les onze années d'horreur qu'elle a passées dans le sous-sol de la maison d'Ariel Castro.

Six mois après la fin du cauchemar, elle décrit les conditions dans lesquelles elle a survécu, attachée, battue, violée quotidiennement par un homme qui s'est suicidé en septembre dernier, après avoir été condamné à 1 000 ans de prison. Francetv info revient sur ce long calvaire.

Son enlèvement

Elle avait 21 ans quand Ariel Castro a croisé sa route. C'était le 23 août 2002, et la jeune femme s'était égarée en allant à un rendez-vous. Ce jour-là, Castro l'attire chez lui en lui proposant de la ramener chez elle. Il lui promet même de lui offrir un chiot pour son fils, âgé de 2 ans, et dont elle vient alors de perdre la garde. Comme l'explique Paris Match, lorsque l'homme l'agresse puis la ligote dans la cave, elle est "tétanisée" par la peur. "J'étais sous le choc, je l'ai supplié de ne pas faire ça", explique la jeune femme. Son ravisseur lui répond alors : "Je ne peux pas te ramener", avant de lui jeter de l'argent. "Il pensait que j'étais une prostituée de 13 ans, explique Michelle Knight. Quand il a appris mon âge, il est devenu furieux."

Elle raconte également qu'au moment d'entrer chez Ariel Castro, des voisins l'ont vue, mais que ceux-ci n'ont jamais été interrogés. A l'époque, la famille de Michelle était convaincue qu'elle s'était enfuie parce qu'elle avait perdu la garde de son fils. Seule sa mère continuait à la chercher.

Ses conditions de détention

La description des dix années d'horreur qu'elle a vécues est une succession de violences terrifiantes et de traitements inhumains, comme l'explique Europe 1. Michelle Knight explique ainsi que dès le premier jour, elle a été attachée à un poteau, un casque de moto sur la tête, une chaîne fixée autour du cou, ce qui l'obligeait à se tenir debout. "Si je serre trop et que tu ne survis pas, cela voudra dire que tu n’étais pas faite pour rester ici, que Dieu voulait t’emmener", lui explique son tortionnaire. Sur un mur est inscrit "Repose en paix".

La pièce dans laquelle elle survit, quasi nue, est jonchée de déchets. Les fenêtres sont obstruées par des planches. Elle est obligée de faire ses besoins dans un seau, passe parfois plusieurs jours sans manger, et n'a droit qu'à une douche par an. "J’étais seule, effrayée, priant sans cesse pour que les portes s’ouvrent", explique-t-elle.

Son tortionnaire, Ariel Castro

C'est le portrait d'un dangereux maniaque que dresse Michelle Knight. Presque chaque jour, l'homme la viole, la bat et l'oblige à avorter des enfants qu'elle porte. "Il me frappait dans le ventre. J'étais debout, et il me frappait avec une haltère. Je suis tombée à terre, et il m'a dit : 'Demain, ça a intérêt à être parti'." Puis il la blâme pour avoir "tué son enfant". "Il me frappait au visage, me disait que c'était entièrement de ma faute."

Son sort empire quand les deux autres victimes de Castro sont à leur tour séquestrées. "Je pleurais tous les jours et il me criait dessus parce que je pleurais", explique-t-elle, Castro lui répétant alors : "Tu n'es pas censée pleurer, tu es censée être heureuse." Les coups, les brimades et les viols répétés ont des conséquences physiques sur la jeune femme. Sa vue baisse, et elle souffre de problèmes musculaires et articulaires.

Selon elle, une seule chose lui a permis de tenir le coup dans cet enfer : son fils. Il a aujourd'hui 13 ans : "Je veux qu’il sache que je suis un vainqueur, pas une victime. Et je voulais qu’il sache que j’ai survécu grâce à son amour. Son amour m’a poussée."

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