Dette américaine : qui perd, qui gagne ?
C’est un accord trouvé in extremis et dont personne ne semble véritablement satisfait. " Est-ce que c’est l’accord que j’aurais souhaité ? Non" , lance Barack Obama dans son discours télévisé. "Ce n’est pas le meilleur accord du monde" , renchérit le président de la Chambre des représentants américaine et républicain John Boehner.
-
Barack Obama
10 points de popularité. Voilà ce qu’a perdu le président américain dans les sondages en un peu moins de deux mois de crise, selon l’institut Gallup (40% fin juillet contre 50% début juin). Barack Obama s’est présenté comme l’arbitre dans les discussions entre Démocrates et Républicains au Congrès. A ce titre, il est donc jugé en partie responsable du blocage.
Et la galère du président américain pourrait continuer malgré l’accord. "Il est toujours fort possible que les Etats-Unis perdent leur note AAA", prévient Richard Grace, spécialiste des changes à la Commonwealth Bank of Australia. Le risque semble faible mais si les agences de notation prennent cette décision, Barack Obama pourrait apparaître comme le président qui a perdu les "AAA". Du plus mauvais genre à un an d’une nouvelle campagne présidentielle.
Point positif, tout de même, pour Obama : relever le plafond de la dette d'un montant d'au moins 2.100 milliards de dollars, cela permet au Trésor de tenir jusqu'en 2013. Soit après les élections de novembre 2012. Et pour se faire réélire, Barack Obama pourrait jouer la carte du vote des indépendants et des modérés, jugés sensibles aux consensus et autres compromis rassembleurs.
-
Les partis démocrates et républicains
A piori, ce sont les républicains qui profitent le plus de cet accord sur la dette. Ils ont obtenu d'importantes baisses des dépenses sans céder sur une hausse des impôts des ménages les plus riches ou la suppression de niches fiscales. Selon Barack Obama, l'accord va ramener les dépenses fédérales à leur plus bas niveau depuis 60 ans, ce qui risque de très mal passer sur la gauche du parti démocrate
Mais revers de la médaille, le compromis hérisse aussi le puissant "Tea Party". Le mouvement ultra-conservateur réclamait des coupes beaucoup plus drastiques dans les dépenses de l'Etat fédéral. Michelle Bachmann, candidate "Tea Party" aux primaires républicaines a d'ailleurs immédiatement dénoncé un accord "dépensant trop et ne coupant pas assez. Quelqu'un doit dire non. Je le ferai".
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.