Décret anti-immigration de Trump : les réseaux sociaux et téléphones des immigrés passés au crible
Le secrétaire américain à la Sécurité intérieure a rejété toutes accusations de violation de la constitution.
Le président américain persiste et signe. Après quatre jours de polémiques autour du décret anti-immigration de Donald Trump, le secrétaire américain à la Sécurité intérieure James Kelly a détaillé la mesure de "vérification extrême" à l'égard des immigrés et réfugiés arrivant aux Etats-Unis, mardi 31 janvier. Ainsi leurs activités sur les réseaux sociaux et leurs données téléphoniques seront examinées de manière très fouillée.
Vendredi, Donald Trump a ordonné la suspension de l'entrée sur le territoire américain des ressortissants de l'Iran, de l'Irak, de la Libye, de la Somalie, du Soudan, de la Syrie et du Yémen, ainsi que de l'ensemble des réfugiés, pour une période de 90 jours. Pendant ce temps, le nouveau gouvernement doit mettre en place des "vérifications extrêmes" contre l'infiltration de terroristes potentiels. Cette mesure a déclenché une vague de protestations, des procédures judiciaires et des scènes de confusion dans les aéroports américains.
Une interdiction au-delà de 90 jours ?
"Il y a beaucoup de pays, nous en traitons sept en ce moment, qui à notre avis, n'ont pas le respect de lois, la tenue de registres, ce genre de chose, qui peut nous convaincre que leurs citoyens sont en effet qui ils disent être", a déclaré James Kelly lors d'une conférence de presse. C'est pourquoi, a-t-il précisé, les autorités américaines vont enquêter sur l'activité sur les réseaux sociaux et les contacts téléphoniques des demandeurs de visa, "afin que nous puissions voir avec qui ils communiquent".
James Kelly a rejeté l'accusation selon laquelle cette mesure vise spécifiquement des musulmans, ce qui pourrait être une violation de la constitution des Etats-Unis. "La grande majorité des 1,7 milliard de musulmans qui vivent sur cette planète (...) ont accès aux Etats-Unis et un nombre relativement restreint de personnes sont maintenant bloquées, pendant un certain temps, pour que nous puissions jeter un oeil aux procédures qui les concernent", a affirmé James Kelly.
Le décret Trump bloque l'immigration des sept pays pendant 90 jours, mais James Kelly a suggéré que l'interdiction pourrait durer plus longtemps si les procédures de vérification renforcées ne peuvent pas être mises en place dans ce délai. "Certains des pays sur la liste ne seront peut-être pas retirés de sitôt. Il y a par exemple des pays qui sont en état d'effondrement", a-t-il dit, sans préciser lesquels.
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