Qui est Emma Gonzalez, visage de la lutte contre les armes à feu aux États-unis ?
Reconnaissable à ses cheveux rasés, la jeune américaine est l’une des porte-voix du mouvement de lutte contre les armes à feu né en réaction à la fusillade d’un lycée de Parkland, en Floride.
Née en 2000 d’un père cubain et avocat et d’une mère professeure de maths, Emma Gonzalez aime coudre, peindre et regarder Netflix. Elle est élève de terminale au lycée Marjory Stoneman Douglas de Parkland, en Floride.
Le 14 février 2018, sa vie bascule quand un ancien élève de son lycée pénètre armé dans l’établissement et ouvre le feu sur ses camarades, faisant 17 morts. Elle se réfugie dans un auditorium pendant la fusillade, qu’elle décrira comme "un enfer émotionnel, physique".
L’adversaire de la NRA
Dès les jours qui suivent, elle prend position contre la législation qui permet l’achat d’armes à feu. Le 17 février, lors d’un rassemblement en faveur d’un renforcement du contrôle des armes à feu, elle accuse directement au Président Trump d’être à la solde de la NRA, le puissant lobby des armes américains. Elle réfute aussi les critiques sur l’âge et la maturité des lycéens : "Ils disent que nous ne savons pas de quoi nous parlons, que nous sommes trop jeunes (…) Nous répondons : conneries !"
Le lendemain, elle créé son compte Twitter, qui sera suivi par plus d’un million de personnes en deux semaines, soit plus que la NRA. Le 22 février, sur CNN, elle interroge la porte-parole du lobby des armes, Dana Loesch, sous les applaudissements des spectateurs.
Un mouvement historique
Alors que le 9 mars, le gouverneur de l’État de Floride signe une loi qui relève à 21 ans l’âge légal pour acheter des armes, mais ouvre la voie à l’armement des personnels des établissements scolaires, les lycéens ne comptent pas cesser leurs revendications. Le 22 mars, les porte-voix du mouvement font la une du magazine Time.
Le 24 mars, des "Marches pour nos vies" sont organisées dans les grandes villes des État-unis. Plus d’un million d’Américains descendent dans les rues pour réclamer plus de contrôle des armes à feu. Une manifestation historique dans un pays où le port d’arme est inscrit dans la Constitution. Pendant la marche de Washington, Emma Gonzalez monte à la tribune pendant 6 minutes 20, la durée exacte de la fusillade dans son lycée. En larmes, elle est restée silencieuse pendant plusieurs minutes.
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