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Climat : Myron Ebell, l’homme fait peur dans l’équipe Trump

Un homme est particulièrement redouté par les défenseurs du climat dans l’équipe de transition nommée par le président américain élu Donald Trump: Myron Ebell. Un climato-sceptique notoire qui pourrait ensuite diriger l'Agence de protection de l'environnement (EPA), le principal outil avec lequel le président Barack Obama a imposé par voie réglementaire une réduction des émissions de carbone.
Article rédigé par Pierre Magnan
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 3min
 Myron Ebell: image tirée d'une pétition contre les «7 criminels du climat» lors de la COP21.  (avaaz.org)

Donald Trump a affirmé pendant sa campagne qu'il voulait revenir sur l'accord de Paris sur le climat et relancer les énergies fossiles aux Etats-Unis. Mais c’était le temps de la campagne, diraient les plus optimistes.

Reste à savoir ce que décidera vraiment le nouveau président. Pourtant, ses premiers gestes semblent confirmer ses intentions de campagne. Pour les observateurs américains, sa volonté de désigner un climato-sceptique notoire, Myron Ebell, en vue de réformer l'Environmental Protection Agency (EPA), l'agence gouvernementale chargée de la sauvegarde de l'environnement, est inquiétante.

Myron Ebell est en effet loin d'être un inconnu des écologistes et des défenseurs des décisions de la COP21 en faveur d’une réduction des rejets de carbone. Il se revendique comme un ferme opposant de longue date à toute politique de lutte contre le réchauffement climatique. Lors de la COP21, son portrait figurait en bonne place parmi les «7 criminels du climat» qui veulent «détruire notre avenir». Et sur son compte twitter, il se présente ouvertement comme l'«ennemi numéro Un des alarmistes du changement climatique».
Sur son compte, le proche de Trump se revendique comme «ennemi numéro Un des alarmistes du changement climatique». (twitter)

Myron Ebell est à la tête d’une organisation financée en partie par l’industrie du charbon et a toujours été un adversaire déclaré de la politique du «clean power plan» développée par l’Agence nationale de protection de l’environnement. Plan destiné à limiter les émissions de carbone dans la production d’énergie et qui pourrait provoquer la fermeture de centrales au charbon.

Il est l’un des plus célèbres climato-sceptiques américains. Il suffit de lire les déclarations de son organisation Competitive Enterprise Institut pour comprendre les menaces qui pèsent sur l'environnement. Ce think tank évoque déjà les mesures qui devraient être abrogées par le nouveau président. 


A la COP21, Ebell disait qu’il espérait que le futur président n’appliquera pas les règles de l’EPA, «nocives pour l’économie». Aujourd’hui, «comme Donald Trump l’a choisi pour diriger la transition à l’EPA, M.Ebell, âgé de 63 ans, sera en mesure de faire ce qu’il disait», note le New York Times.
 
Connu pour ses sorties contre tous les défenseurs des thèses sur le changement climatique, il s'est moqué du pape et son encyclique sur le climat  «scientifiquement mal informée, économiquement analphabète, intellectuellement incohérente et moralement obtue».  Reste à savoir quel sera sa marge de manœuvre lorsque le président Trump sera à la Maison Blanche.

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