Cinq ans après, l'Irak au cœur de la campagne US
Pendant que les deux rivaux à l'investiture démocrate, Barack Obama et Hillary Clinton, s'écharpent sur la présence militaire des Etats-Unis en Irak, le candidat républicain John McCain est loin de tout ça. Au sens littéral, puisqu'il est au Moyen-Orient. Profitant de son "avance" sur le camp d'en face, le sénateur de l'Arizona effectue depuis dimanche un véritable déplacement de campagne.
Cinq ans après le début de l'invasion du pays, John McCain soutient la mission de l'armée américaine en Irak. Mais sa position a évolué, puisque de très critique il est ensuite devenu favorable à l'envoi par George Bush de 30.000 hommes supplémentaires. Il souhaite aujourd'hui un maintien des troupes : un retrait précipité serait "une erreur qui pourrait bénéficier à l'Iran et à Al Qaida", a-t-il affirmé hier à Amman, en Jordanie.
La position des postulants démocrates relève plus d'un délicat équilibre. Il s'agit pour eux de critiquer la guerre, et les méthodes du président sortant, sans pour autant donner l'impression de s'en désintéresser, ou appeler ouvertement au retrait... bref sans donner à penser que les Etats-Unis cèdent du terrain à la guérilla et aux terroristes.
Obama et Clinton sont néanmoins d'accord sur deux points: ils estiment aujourd'hui que la guerre est une erreur, et ils sont plutôt en faveur d'un retrait des troupes. La subtilité consistant à doser ce retour des GI's au pays, qui doit être progressif plutôt que soudain.
Lundi, Hillary Clinton a déclaré que les Etats-Unis ne pouvaient pas gagner en Irak : "Le retrait n'est pas la défaite. La défaite, c'est de maintenir des troupes en Irak pendant cent ans", affirme la sénatrice de New-York.
Barack Obama, de son côté, ne rate jamais une occasion de rappeler qu'elle a voté pour l'intervention en 2002, contrairement à lui.
Reste un facteur déterminant, le point de vue des citoyens américains eux-mêmes. D'après les sondages, ils en ont assez d'un conflit qui leur coûte, tant humainement (près de 4.000 tués) que financièrement (plus de 400 milliards de dollars). voir encadré
Matteu Maestracci
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