Chelsea, nouvelle femme politique de la famille Clinton
La jeune femme soignée et moderne que le monde entier a vu s'avancer ces derniers mois sur le devant de la scène politique américaine n'a plus grand chose à voir avec l'adolescente bouclée dont les médias moquaient parfois le physique. Chelsea Clinton a désormais intégré la fondation familiale et assume son héritage ainsi que son attirance pour la politique.
Dès avril 2013, elle laisse planer le doute quant à son envie d’entrer en politique. Dans une interview à la chaîne NBC elle déclare : «Pour l’instant, je suis heureuse de vivre dans une ville (New York ndlr), un Etat et un pays dont je soutiens avec force le maire, le gouverneur, le président, les sénateurs et représentants.» La jeune femme ajoute alors : «Mais, si à un moment donné ce n’était plus le cas, et si je pensais pouvoir avoir un impact significatif plus important, il faudrait que je me pose la question et que j’y réponde.»
Le message est clair : Chelsea Clinton se lancera quand elle en ressentira le besoin. Mais la candidature de sa mère à l’élection présidentielle américaine de 2016 pourrait bien lui permettre de pénétrer dans l’antichambre de la politique.
Pour Corinne Lesnes, la correspondante du Monde à Washington, c’est en avril que la fille des Clinton aurait fait son entrée dans le monde politique aux côtés d’Hillary et de l’actrice America Ferrera.
A la fin de leur conférence commune, Chelsea annonce qu'elle et son mari, Marc Mezvinsky, attendent leur premier enfant. «J’espère que je serai une aussi bonne mère pour mon enfant – et peut-être mes enfants – que ma mère l’a été pour moi», précise-t-elle. La mère et la fille ont toujours eu une relation privilégiée. Hillary a d’ailleurs réagi sur Twitter à la grossesse de sa fille :
My most exciting title yet: Grandmother-To-Be! @billclinton and I are thrilled that Chelsea and Marc are expecting their first child!
— Hillary Clinton (@HillaryClinton) April 17, 2014
Clinton Foundation
Après ses études, la jeune Chelsea s’essaye à la finance. Elle travaille dans le cabinet de conseil McKinsey puis intègre un fonds d’investissements. En 2011, elle rejoint ses parents au sein de la Fondation Clinton dont elle devient vice-présidente.
Dans l’entreprise philanthropique familiale qui emploie 350 personnes, Chelsea s’occupe tout particulièrement des questions de santé et de droits des femmes. Elle participe régulièrement aux conférences intitulées «No ceilings» (Pas de plafond), en référence au plafond de verre que rencontrent souvent les femmes dans leur carrière professionnelle.
Après des années à protéger sa vie privée, Chelsea Clinton aurait-elle pris goût à la renommée ? Dans le New York Times, la jeune femme rapporte un conseil que lui donnait sa grand-mère : «Elle me disait qu’être Chelsea Clinton m’était tombé dessus et qu’en dehors de ma promotion professionnelle et de mon soutien dans la campagne de ma mère, je ne faisais pas assez de choses dans le monde.»
Le quotidien américain rappelle qu’en 1992, lors de la campagne présidentielle de son père, de nombreux électeurs ont découvert que le couple Clinton avait un enfant (Chelsea avait alors 12 ans) tant ils avaient réussi à la protéger des assauts des paparazzis.
Elevée à l’abri des flashes, Chelsea est allée étudier loin de Washington (en Californie puis en Angleterre). Il lui a donc fallu admettre que, désormais, en s’investissant dans la fondation de ses parents, elle devrait remplir son rôle de personnalité publique: «J’ai mené une vie publique par inadvertance pendant des années et il est peut-être temps de commencer à mener une vie publique qui ait du sens.»
Partenaire de campagne
Si la jeune femme attend un rôle public et politique, c’est en 2016 qu’elle pourrait le décrocher. Sa mère, Hillary Clinton, ne s’est pas encore prononcée sur sa candidature en 2016 mais la presse américaine laisse de plus en plus percevoir cette possibilité.
L’ancienne secrétaire d’Etat a publié début juin ses mémoires, Hard choices (Le temps des décisions à paraître cet été en France). De nombreux observateurs y ont vu un moyen de faire le bilan sur son rôle au sein de l'administration Obama mais aussi d'exprimer son désir de se consacrer «à son pays». Dans les notes de l’auteur, Chris Cillizza, journaliste au Washington Post, a relevé cinq phrases «qui méritent que l’on s’y attardent».
Parmi les citations, voici sans doute la plus significative : «S’il est une chose qui ne m’ait jamais apparu comme un choix difficile, c’était de servir mon pays. Cela a été le plus grand honneur de ma vie»... «Comment pouvez-vous écrire cette phrase (…) sans avoir fondamentalement décidé de vous présenter à l’élection présidentielle ?», estime le journaliste.
Certains analystes ont même vu dans la grossesse de Chelsea l’occasion pour sa mère d’ «adoucir son image» et d’«apporter de la compassion à son personnage», allant jusqu’à laisser entendre que la date de la naissance de l’enfant avait été calculée en fonction du calendrier électoral.
Le Guardian rapporte par exemple que le chroniqueur conservateur Michael Goldfarb a écrit sur Twitter peu de temps après l'annonce de Chelsea :
Just in time for HRC to have a baby on stage with her when she announces she’s running, right?
— Michael Goldfarb (@thegoldfarb) April 17, 2014
Directrice ou pas, il fait peu de doute que Chelsea Clinton aura un rôle important dans la campagne de sa mère, si celle-ci se décide à se lancer dans la course. Peu de doute également que la jeune femme saura protéger son enfant des médias comme l’avait fait sa mère avant elle.
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