Barack Obama politiquement englué dans la marée noire
ACTUALISE MARDI APRES-MIDI :
Un “11-septembre écologique” . C'est ainsi que Barack Obama a qualifié la marée noire qui souille le golfe du Mexique depuis huit semaines. S'il compare les deux évènements, c'est pour montrer qu'il prend le second au sérieux, au point de préparer un discours à la nation, acte politique rare aux Etats-Unis, réservé aux situations de crise graves. Mais si le locataire de la Maison Blanche pense à l'effondrement des Twin towers , c'est peut-être aussi parce qu'il ressent quelques parallèles entre sa situation et celle de son prédécesseur à l'époque. Dans les premières heures de la tragédie new-yorkaise, George W. Bush était apparu comme un président sous le choc, incapable de prendre la mesure de la situation et de réagir.
Paradoxalement, Barack Obama, lui, se démène. Il a entamé une tournée de deux jours le long des côtes touchées par les nappes de pétrole. C'est la quatrième fois qu'il se rend dans le secteur. Il multiplie les déclarations et les promesses. Ainsi espère-t-il un accord d'indemnisation avec BP d'ici mercredi, jour où il doit recevoir le président américain de la compagnie pétrolière et le directeur général du groupe à la Maison Blanche.
POUR NOS ARRIERE-PETITS-ENFANTS
Il a aussi promis de protéger les pêcheurs de la région et les écosystèmes, mais aussi les habitants : “La crainte existe aussi que cette (marée noire) ait un effet durable sur un mode de vie qui a perduré depuis des générations. Et je comprends cette crainte”. Il jure qu'il fera tout pour que le golfe du Mexique soit toujours le même “pour nos enfants, nos petits-enfants et nos arrière-petits-enfants”.
Le président estime aussi que, tout comme les attentats de New-York ont changé la politique étrangère des Etats-Unis, la marée noire changerait la “politique environnementale et énergétique” , sans être plus précis sur les changements.
Mais ces grandes déclarations laissent les Américains sceptiques. Tout d'abord, les autorités sont incapables d'évaluer la quantité de pétrole qui s'écoule : 20.000 barils par jour ? 40.000 ? l'incertitude fait désordre. Ensuite, de nombreux Américains trouvent que leur président a tardé à réagir avec fermeté. Et ses adversaires Républicains ne se privent pas d'exploiter la percée. Barack Obama espère reprendre la main avec son discours solennel.
_ Les résultats de sa rencontre avec les dirigeants de BP seront sans doute beaucoup plus scrutés que sa prose.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.