Barack Obama ferme la prison de Guantanamo
Barack Obama n'en a jamais fait mystère. La fermeture du centre de détention américain de Guantanamo, sur l'île de Cuba, était l'un des engagements forts de sa campagne. A peine entré à la Maison blanche, il met donc la promesse à exécution, et signe un décret qui ferme les portes du symbole de la lutte anti-terroriste à la sauce Bush.
Devant un parterre de militaires à la retraite, dans le bureau ovale, le président a également signé des décrets sur le réexamen du fonctionnement des tribunaux militaires jugeant des terroristes présumés et l'arrêt des “techniques d'interrogatoires poussées”, assimilées à de la torture par les organisations de défense des droits de l'Homme.
Barack Obama a ensuite ordonné la fermeture, le plus vite possible, des centres de détention que la CIA a actuellement à l'étranger pour les suspects de terrorisme.
L'un des décrets signés aujourd'hui stipule également que les Etats-Unis n'en auront plus à l'avenir. Il faut dire que la révélation de l'existence de prisons secrètes de la CIA sous l'administration Bush avait causé un vif émoi international.
Pour couronner le tout, il a aussi apposé sa signature au bas d'un décret obligeant les Etats-Unis à se conformer à la convention de Genève sur les prisonniers de guerre.
Les détenus de Guantanamo n'y avaient pas droit en vertu de leur statut d'“ennemi combattant”, créé pour l'occasion par l'administration Bush. Ouvert en 2002, le centre pénitentiaire de Guantanamo compte aujourd'hui 245 détenus, terroristes présumés, la plupart sans inculpation ni jugement en dehors de tout cadre légal.
Et le sort de ces prisonniers constitue un casse-tête juridique qui place les Européens dans une position inconfortable. La majorité des pays du vieux continent a en effet réclamé la fermeture de ce centre. Washington verrait d'un bon œil un coup de main venu de ce côté de l'Atlantique pour dénouer l'imbroglio, notamment en accueillant certains détenus. Un soixantaine d'entre eux risquent la torture s'ils sont renvoyés dans leur pays.
Les Européens, qui ont clamé leur volonté de travailler étroitement avec la nouvelle administration, se retrouvent donc placés au pied du mur. Et les gouvernements partent en ordre dispersés sur la question, divisés entre l'ouverture espagnole ou française, les hésitations allemandes et les refus suédois, danois ou néerlandais.
_ Les ministres des affaires étrangères devraient aborder la question lundi prochain. Et tenter de définir des règles communes, comme l'exclusion des détenus potentiellement dangereux.
Grégoire Lecalot, avec agences
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