Au Venezuela, les chavistes et les opposants au président Maduro se déchirent sur la position américaine
Au Venezuela, la position des États-Unis affichée jeudi en faveur de Juan Guaido, autoproclamé "président" par intérim, divise le pays.
Le bras de fer diplomatique qui s'est engagé entre le Venezuela et les États-Unis témoigne des relations particulières qu’entretiennent les deux pays : alliés pour les uns, ennemis jurés pour les autres.
Donald Trump a été le premier chef d’État à reconnaître Juan Guaido comme "président" par intérim, ainsi que s'est autoproclamé le président du Parlement, opposé à Nicolas Maduro, chef d'Etat en exercice. Après les États-Unis, de nombreux pays ont suivi l’exemple nord-américain. La France, pour sa part, a salué "le courage des centaines de milliers de Vénézuéliens qui marchent pour leur liberté". Pour Luis, un opposant à Nicolas Maduro, cette reconnaissance internationale va dans le sens de la démocratie. "Ils sont dans le droit chemin, ils respectent notre constitution et nos lois", affirme-t-il.
Les chavistes, à l’image de leur président qui entame un second mandat, n’y croient pas. Ils estiment que l’opposition n’est qu’un outil des États-Unis pour renverser Nicolas Maduro, successeur d'Hugo Chavez. "Eux, ils sont sous les ordres d’une propagande médiatique dirigée par ce fou de Donald Trump. Yankee, rentrez chez-vous !", s'exclame Luis. Cette haine des États-Unis est paradoxalement entretenue par la crise économique, à en croire Maria, une autre militante chaviste, "parce que l’État nord-américain et les transnationales nous ont fait un coup épouvantable", dit-elle. "Ils ont bloqué notre économie et ils nous inondent de fausses nouvelles", affirme Maria.
Détestés par les uns, adorés par les autres, les États-Unis représentent en quelque sorte le symbole de la fracture du Venezuela.
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