L'étau se resserre autour de proches des frères Tsarnaev
Le FBI étend son enquête au-delà de la région de Boston pour tenter d'identifier d'éventuels complices des auteurs présumés de l'attentat.
"Ce type avait pris possession de son cerveau". Dans les colonnes du Figaro, mardi 30 avril, Ruslan Tsarni, oncle des deux frères Tsarnaev, soupçonnés d'être les auteurs des attentats de Boston, accuse un mystérieux "Misha" d'être à l'origine de leur radicalisation. La veille, les médias américains ont rapporté qu'un ADN féminin avait été relevé sur les restes des bombes retrouvés sur les lieux de l'attaque, ouvrant l'hypothèse d'une complicité de la veuve de Tamerlan.
Francetv info revient sur certains proches des deux terroristes présumés, notamment de Tamerlan, le frère aîné tué lors d'une fusillade avec la police, et qui intéressent de près les enquêteurs.
L'épouse de Tamerlan a-t-elle manipulé les bombes ?
Les enquêteurs ont emporté lundi des sacs d'éléments de preuve, dont certains contenant des échantillons d'ADN, de la maison de Cambridge (Massachusetts) où vivait la veuve de Tamerlan Tsarnaev, Katherine Russell. La police a dit avoir trouvé sur place des objets servant à la fabrication d'une bombe.
Selon le Wall Street Journal (en anglais), les enquêteurs ont retrouvé de l'ADN féminin sur au moins une des deux bombes utilisées pendant le marathon. Le FBI n'a souhaité faire aucun commentaire, mais la presse américaine évoque la possibilité qu'il s'agisse de celui de Katherine Russell. Pour établir ce lien, le FBI a procédé à des prélèvements chez les parents de la jeune femme, dans l'état du Rhode Island, où elle vit depuis les attentats de Boston.
La semaine précédente, l'avocat de cette dernière a par ailleurs indiqué que sa cliente, âgée de 24 ans, coopérait pleinement avec la police.
Des militants islamistes ont-ils recruté Tamerlan ?
Selon une source au sein des services de sécurité russes au Daguestan, citée par La Tribune de Genève, l'aîné des frères Tsarnaev "a été en contact avec des islamistes du Caucase du Nord". Cette source cite deux noms : un islamiste du Daguestan, Makhmoud Nidal, et un Canadien d'origine russe, William Plotnikov, tous deux tués par les forces russes en 2012, "dans deux opérations distinctes", a précisé cette source.
Makhmoud Nidal était identifié par le FSB, les services de renseignement russe, comme membre d'un groupe islamiste armé "pour lequel il avait réussi à recruter plusieurs jeunes gens". Ce dernier aurait été vu avec Tamerlan Tsarnaev à quatre reprises, "dans une mosquée de Makhatchkala [au Daguestan] considérée comme un foyer du courant fondamentaliste de l'islam", écrit La Tribune de Genève.
Selon cette même source russe, Tamerlan a été également en contact avec un autre militant islamiste vivant au Canada, William Plotnikov, tué en juillet 2012 par les forces de l'ordre au Daguestan. Les deux hommes "avaient participé ensemble à des compétitions de boxe au Canada au moins à deux reprises et étaient restés en contact via le réseau social Vkontakte, équivalent russe de Facebook", poursuit le quotidien.
Un ami de la famille l'a-t-il radicalisé ?
Son nom est régulièrement cité dans les médias américains. Mikhaïl Allahverdov, alias "Misha", est présenté comme un proche de la famille Tsarnaev et plus particulièrement de Tamerlan. Cet homme de 39 ans, qui vit dans l'état du Rhode Island (est des Etats-Unis) avec ses parents, est présenté par l'oncle des frères Tsarnaev, Ruslan Tsarni, comme l'un des responsables de la radicalisation de Tamerlan. Il évoque de longues discussions sur l'islam entre les deux hommes : "C'était toujours les mêmes conversations sur le fait que ce type était un exorciste se battant avec les démons."
Interviewé par un reporter de la New York Review of Books, Misha a nié "toute implication dans les attentats", rapporte Le Figaro. "Je n'étais pas [le] professeur [de Tamerlan Tsarnaev]. Sinon, j'aurais fait en sorte qu'il ne commette jamais un tel acte !" Il a par ailleurs indiqué avoir collaboré avec le FBI, "qui s'apprêterait à refermer l'enquête le concernant", poursuit le quotidien.
La mère a-t-elle basculé dans le fondamentalisme ?
Selon Dutch Ruppersberger, membre démocrate de la commission du renseignement de la Chambre des représentants, vendredi 26 avril, la mère des frères Tsarnaev était également suivie par les enquêteurs américains, dans le cadre de la surveillance de réseaux terroristes.
"Elle nous intéresse car nous cherchons à savoir si elle a pu aider à la radicalisation de son fils, ou si elle a eu des contacts avec d'autres personnes dans d'autres groupes terroristes", a expliqué l'élu, cité par le New York Daily News (en anglais). Selon un membre anonyme des services secrets, son nom aurait été inscrit sur la liste Terrorist Identities Datamart Environment, du Centre national de contre-terrorisme, en 2011. De son côté, le DailyMail (en anglais) affirme qu'elle avait été ajoutée à la liste de surveillance de la CIA 18 mois avant les attaques perpétrées par ses fils.
Egalement mise en cause par l'oncle des deux frères, Zubeidat, 45 ans, a défendu ses fils depuis Makhatchkala, la capitale du Daguestan, où elle réside avec son mari. Elle a expliqué à cette occasion que les informations la liant à des activités terroristes n'étaient que "mensonge et hypocrisie."
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