Asile politique accordée à Cesare Battisti au Brésil
Dans un entretien publié le week-end dernier il disait craindre pour sa vie s'il était extradé vers l'Italie, Cesare Battisti doit être un peu rassuré ce matin. Le ministre brésilien de la justice a décidé de lui accorder hier le statut de réfugié politique.
Toutefois, la décision finale sur le sort de l'ancien activiste d'extrême-gauche reviendra à la Cour suprême du pays.
Une situation que le ministère italien des Affaires étrangères conteste. Il vient de demander au président brésilien Lula da Silva de revoir la décision de son ministre de la Justice :"L'Italie adresse un appel au président Lula pour que soient prises toutes les initiatives qui peuvent promouvoir, dans le cadre de la coopération judiciaire internationale dans la lutte contre le terrorisme, une révision de la décision judiciaire adoptée".
Le gouvernement brésilien dit avoir pris cette décision afin d'éviter les persécutions qui pesaient sur Cesare Battisti en cas de retour en Italie.
_ Une prise de position qui ne surprend pas aux vues des positions défendues par le Brésil. Le pays a en effet toujours refusé les demandes d'extradition vers l'Italie d'anciens activistes italiens, considérant qu'ils étaient poursuivis pour des délits de nature politique.
Toutefois, le procureur général de la République, Antonio Fernando Souza, avait rendu un avis favorable à la demande d'extradition de Battisti, refusant de considérer ses crimes comme "politiques". Il avait estimé qu'ils avaient été marqués par une certaine froideur et un certain mépris pour la vie humaine.
_ Cesare Battisti avait alors appelé le ministre de la justice brésilienne à refuser son extradition.
Dans un communiqué publié dans la nuit le ministère a indiqué que le ministre de la Justice Tarso Genro a décidé en faveur de l'octroi du statut de réfugié à l'Italien Cesare Battisti en raison de l'existence fondée d'une crainte de persécution en raison de ses opinions politiques.
Un choix qui va à l'encontre d'une décision du Comité national pour les réfugiés du Brésil, où siègent notamment des représentants du Haut commissariat de l'ONU aux réfugiés, qui avait rejeté le 28 novembre la demande de réfugié politique, ce qui ouvrait la voie à son extradition.
Cesare Battisti, 52 ans, qui nie toujours une quelconque implication dans les crimes qui lui sont reprochés, avait trouvé refuge au Brésil après avoir fui la France en 2004 où il avait trouvé refuge depuis 1981. Il avait été arrêté à Rio de Janeiro en 2007 et écroué près de Brasilia, dans l'attente d'une décision de la justice brésilienne sur la demande d'extradition déposée par l'Italie.
Mikaël Ponge, avec agences
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.