Afghanistan : "Nous voulons que les Américains reprennent les pourparlers" avec les talibans, réclame l'ex-président Hamid Karzaï
Après la rupture des discussions entre Washington et les talibans, l'ancien président afghan Hamid Karzaï exige "transparence" et "honnêteté" de la part des Américains.
Dans sa résidence ultra-sécurisée de Kaboul, Hamid Karzaï consulte. La décision de Donald Trump de rompre brutalement les discussions avec les talibans est pour une "occasion manquée", regrette l'ancien président afghan (2004-2014). Alors qu'un accord historique semblait sur le point d'aboutir après dix-huit ans de conflit en Afghanistan, Donald Trump a annoncé samedi 7 septembre, à la surprise générale, qu'il se retirait des pourparlers de paix engagés depuis un an avec les talibans.
L'ancien président afghan est un spectateur engagé, favorable à un dialogue avec les talibans, "ses frères afghans", comme il les appelle, mais contre l'organisation de l'élection présidentielle, prévue le 28 septembre. La priorité selon Hamid Karzaï est d'abord de trouver un accord pour sortir de la guerre avant d'organiser un scrutin.
Jeu trouble de Donald Trump
Et Hamid Karzaï de dénoncer le jeu trouble du locataire de la Maison blanche. "Nous voulons que les Américains reprennent les pourparlers. Mais nous leur disons également qu'ils doivent travailler avec transparence. Le président Trump a tweeté qu'il avait invité les talibans et le gouvernement afghan à Camp David [aux Etats-Unis] dans le plus grand secret. C'est un manque de transparence", dénonce l'ex-président de l'Afghanistan.
Donald Trump a en effet dévoilé avoir organisé dans le plus grand secret une réunion à Camp David, avec son homologue afghan Ashraf Ghani et, surtout, avec les chefs des talibans. Un projet de rencontre qui s'annonçait aussi historique que controversé, à deux jours du 18e anniversaire des attentats du 11 septembre 2001 qui avaient déclenché l'invasion américaine de l'Afghanistan.
Les Américains doivent reprendre les pourparlers et le faire en toute honnêteté vis-à-vis des Afghans.
Hamid Karzaï, ancien président afghanà franceinfo
Selon le chef de la diplomatie américaine, Mike Pompeo, les Etats-Unis pourraient revenir à la table des négociations à condition que les talibans s'engagent à ne plus commettre d'attentats. Ceux à quoi ces derniers ont répondu par un avertissement : "Nous poursuivrons notre jihad tant que les Américains n'auront pas retiré leur 14 000 soldats encore en Afghanistan". La paix n'est donc pas pour demain.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.