Une vague d'attaques dans une quinzaine de villes a fait au moins 67 morts et plus de 300 blessés lundi en Irak
Il s'agit de la vague de violences la plus sanglante depuis janvier, alors que l'armée américaine tente de négocier le maintien d'un contingent limité après fin 2011.
Ce bilan, encore provisoire, dépasse celui de la prise d'assaut du conseil de la province de Salaheddine à Tikrit par un commmando armé d'Al Qaïda en Irak le 29 mars 2011, (58 morts).
L'attaque la plus meurtrière, un double attentat à la bombe, a fait au moins 40 morts et 65 blessés à Kout, à 160 km au sud-est de Bagdad, selon un nouveau bilan donné par un porte-parole des services de santé de la région de Wasit, dont Kout est le chef-lieu. Les deux explosions se sont produites vers 5h00 GMT dans un endroit bondé du centre de cette ville de près de 400.000 habitants, selon une source policière. Elles ont été provoquées quasi simultanément par une voiture piégée et une bombe placée au bord de la route.
Deux kamikazes se sont fait exploser tôt lundi matin dans les locaux du département anti-terroriste à Tikrit, ville de l'ancien président Saddam Hussein, tuant trois policiers, a indiqué un officier de l'armée irakienne. Sept personnes ont été blessées. Les assaillants portaient des uniformes de police et de faux badges et cherchaient à "libérer des combattants d'Al Qaïda de la prison", a rapporté un responsable sous couvert de l'anonymat.
Quatre soldats ont par ailleurs été tués dans le centre de Baqouba (60 km au nord de Bagdad) par des hommes armés qui ont attaqué un point de contrôle tôt lundi, a indiqué un médecin du principal hôpital de la ville.
A Kirkouk (nord), un civil a été tué et 14 autres blessés dans plusieurs explosions, dont l'une par une moto piégée, ont indiqué la police et un médecin de l'hôpital. Une église orthodoxe assyrienne du centre de la ville a aussi fait l'objet d'une attaque à l'explosif dans la nuit, qui a endommagé le bâtiment, a indiqué la police.
D'autres attaques à la bombe ont aussi été signalées à Bagdad, Ramadi, Balad, Khan Beni Saad, Mossoul, Taji, Iskandariya, Kerbala, qui ont également fait des victimes.
Le président du Parlement irakien, Iyad al Oussama Al Noujaifi, a "condamné (ces) attaques criminelles qui ont visé un certain nombre de provinces et causé la mort et des blessures à des dizaines de personnes innocentes", selon un communiqué de ses services.
Cette série d'attentats intervient en plein mois sacré de ramadan. Et alors que les principales composantes politiques irakiennes viennent de s'entendre pour autoriser le gouvernement à négocier avec les Etats-Unis le maintien d'un contingent limité de formateurs américains après la date butoir de fin 2011.
Les Etats-Unis ont encore 47.000 soldats stationnés en Irak, qui doivent tous partir à la fin de l'année 2011, selon l'accord de sécurité signé en novembre 2008 entre Bagdad et Washington. Mais tant les Américains que les Irakiens reconnaissent qu'il n'est pas
garanti qu'un accord soit conclu. De nombreuses questions sensibles sur le nombre de militaires, la durée et les conditions de leur maintien restent à trancher.
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