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Un soldat tué, le tireur abattu : ce que l'on sait de la fusillade d'Ottawa

Une fusillade a eu lieu mercredi matin dans le Parlement d'Ottawa au Canada. Un soldat blessé par balles est mort. Un tireur a été abattu, il s'agirait d'un Canadien converti à l'islam. L'interrogation subsiste sur la recherche d'autres suspects.
Article rédigé par Clara Beaudoux
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
  (A Ottawa mercredi  © REUTERS / Chris Wattie)

Le Canada est sous le choc après une fusillade qui a eu lieu mercredi matin dans le Parlement d'Ottawa, ville située au sud de Montréal. Un soldat a été tué, un tireur a été abattu. Voici ce que l'on sait.

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Premiers tirs devant le monument au morts

Mercredi à 9h52 (15h52 en France), un homme a tiré sur un militaire canadien, dans le centre de la ville, alors qu'il était en faction devant le monument aux morts. Puis le tireur a été vu courant, braquant une voiture, avec laquelle il a roulé à quelques mètres de là, devant le Parlement, dans lequel il s'est engouffré. 

Deuxième fusillade dans le Parlement

A 9h55, des dizaines de coups de feu ont éclaté dans le bâtiment central du Parlement. Une vidéo diffusée laisse entendre une forte déflagration puis de nombreux coups de feu, notamment peut-être ceux de la police. Le Parlement est alors bouclé, il est 10h12. Le Premier ministre Stephen Harper est évacué sain et sauf. Il assistait à une réunion hebdomadaire des parlementaires du parti conservateur. Un large périmètre de sécurité est déployé autour du Parlement et dans les rues adjacentes. 

"Au départ ", raconte sur France Info Pierre-Hugues Boisvenu, sénateur canadien présent dans le Parlement au moment de la fusillade, "on croyait que c'était un bruit de travaux " (car il y a des chantiers autour du Parlement en ce moment ndrl). "Quand la rafale de balles est arrivée, il y a eu un moment de panique. On a protégé le Premier ministre ".

Les sénateurs sont restés confinés presque "15 heures " dans une salle du Parlement, toute proche de l'endroit de la fusillade, raconte Pierre-Hugues Boisvenu. Ils n'étaient pas au courant de ce qui se passait réellement. "Les informations qu'on nous donnait étaient liées à notre sécurité ".

"Il y a eu un moment de panique chez les sénateurs" (Pierre-Hugues Boisvenu, sénateur canadien présent dans le Parlement au moment de la fusillade)

Qui est le tireur ? Un Canadien converti à l'islam ?

A 11h20, la police confirme la mort de l'assaillant dans le Parlement. Et CBS News avance un nom, celui de Michael Zehaf-Bibeau, un Canadien converti à l'islam né en 1982. Une identité confirmée dans la nuit par des responsables canadiens au Global and Mail. Un homme qui était présenté comme un "voyageur à haut risque" par les services de renseignement. Il s'était fait récemment retirer son passeport. Il aurait déjà été condamné à deux ans de prison pour vol et possession d'armes.

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Les médias canadiens dressent aussi le portrait de celui qui est parvenu à neutraliser le tireur : Kevin Vickers, 58 ans, officier de police au Parlement depuis huit ans. Il est salué comme un héros par plusieurs ministres sur Twitter :

Y-a-t-il d'autres tireurs ? Non

Depuis la mort de l'assaillant dans le Parlement, la confusion règnait sur l'existence d'un ou de plusieurs autres tireurs. Une troisième fusillade avait d'abord été évoquée dans un centre commercial de la ville (Centre Rideau) mais l'information a été démentie par la police. Puis le maire d'Ottawa Jim Watson a indiqué que  le chef de la police lui avait notifié "qu'il y avait un seul tireur et que ce tireur était mort".  

Qui est le soldat tué ?

Touché par balles devant le monument aux morts d'Ottawa, le soldat, un réserviste, est évacué à l'hôpital de la ville, après avoir reçu sur place un massage cardiaque. A 11h45 un ministre annonce qu'il est décédé des suites de ses blessures. La police indique pour l'instant qu'elle ne peut pas donner davantage d'informations sur son identité. Des médias canadiens indiquent qu'il s'agirait de Nathan Cirillo, une page Facebook hommage a déjà été créée.

Un contexte particulier : le niveau d'alerte terroriste relevé mardi

Le Premier ministre canadien a parlé d'une "attaque méprisable ". Elle intervient alors qu'il y a quelques jours, un islamiste canadien au volant d'un véhicule a fauché deux soldats canadiens, tuant l'un d'eux, près de Montréal. Un geste qualifié d'acte terroriste par le gouvernement canadien. Cet attentat était le premier lié à l'extrémisme islamiste de l'histoire du Canada, qui l'avait poussé à relever mardi d'un cran son niveau d'alerte terroriste.

L'auteur de l'attaque de lundi avait été identifié par les services de renseignement comme faisant partie des 90 Canadiens présents sur le sol national et soupçonnés de vouloir fomenter des attentats. Ottawa avait alors appelé la population à la plus grande vigilance face à de possibles actes radicaux sur son sol après avoir rallié la coalition emmenée par les Etats-Unis pour combattre le groupe Etat islamique en Irak.

La défense aérienne américano-canadienne a été placée en état d'alerte pour "être à même de répondre rapidement " à tout incident aérien qui pourrait être lié à la fusillade survenue mercredi.

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