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Un soldat américain, ex-otage des talibans, inculpé pour désertion

Bowe Bergdahl, libéré dans des conditions troubles par l'armée américaine après cinq ans passés aux mains des talibans, risque la prison, inculpé pour désertion et "mauvaise conduite face à l'ennemi". Il est notamment accusé d'avoir mis en danger l'unité dans laquelle il était en mission en Afghanistan.
Article rédigé par Yann Bertrand
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
  (Le sergent Bowe Bergdahl avait été libéré par l'armée américaine l'année dernière © REUTERS)

Sa libération, en mai 2014, avait suscité une vive émotion aux États-Unis. D'abord parce que le sergent Bowe Bergdahl était le premier Américain en uniforme à avoir été enlevé en Afghanistan. Ensuite, parce qu'il venait de passer cinq années aux mains des talibans. Mais, rapidement, critiques et doutes avaient succédé à l'émotion, face aux conditions de sa libération.

Ce mercredi, l'armée américaine a annoncé que le sergent âgé de 28 ans avait été inculpé pour "désertion avec intention de s'exonérer d'un devoir important ou dangereux, et de mauvaise conduite face à l'ennemi en mettant en danger la sécurité d'un commandement, d'une unité ou d'un lieu " selon les mots du colonel Daniel King. Pour ces charges, il risque au maximum la prison à vie, mais plus vraisemblablement une peine de cinq ans. En clair, la justice militaire lui reproche d'avoir mis en danger ses camarades en manquant à sa mission de protéger son unité. Il devrait dans tous les cas être renvoyé de l'armée.

Peu après sa libération l'année dernière, des soldats en poste avec lui à la frontière pakistanaise l'avaient accusé d'avoir quitté volontairement son unité, provoquant d'intenses recherches et donc une mise en danger de nombreux soldats. La polémique avait éclaté quand Washington avait annoncé avoir échangé contre sa libération cinq prisonniers détenus à Guantanamo ; au Congrès, les conservateurs avaient tiré à boulets rouges sur l'administration Obama, coupable selon eux d'avoir planifié l'opération dans leur dos.

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