Un nouveau gouvernement a été nommé dans le but d'accélerer la libéralisation politique de la Jordanie.
Ce nouveau gouvernement est formé après les manifestations inspirées des soulèvements populaires du monde arabe.
La nouvelle équipe réformatrice comprend 30 membres, dont des modérés, des responsables politiques issus de réseaux tribaux ainsi que des technocrates. La puissante opposition islamiste a refusé l'invitation de participer au gouvernement tout en déclarant qu'elle soutiendrait les réformes.
Le Premier ministre, Aoun Khassaouneh, un juriste très respecté dans le pays qui a travaillé à la Cour internationale de justice (CIJ) de La Haye, a été nommé la semaine dernière en remplacement de Marouf al Bakhit, largement critiqué pour sa gestion maladroite de la crise.
Après avoir prêté serment, Aoun Khassaouneh a déclaré que son gouvernement ouvrirait un débat sur le système électoral actuel qui favorise les zones tribales peu habitées au détriment des villes beaucoup plus peuplées. La semaine dernière, le souverain hachémite avait déclaré à Aoun Khassaouneh que la mission du gouvernement était d'accélérer les réformes que l'équipe sortante n'avait pas réussi à faire aboutir.
Le roi, qui est soutenu par les Occidentaux, est confronté à des pressions populaires croissantes inspirées du "printemps arabe". Umayya Toukan, ancien banquier central formé aux Etats-Unis, a été nommé ministre des Finances dans le but de dissiper les craintes des investisseurs face à l'envol des dépenses publiques, ont déclaré des responsables politiques.
Le Front d'action islamique (FAI), vitrine politique des Frères musulmans, a déclaré qu'il appuierait le programme politique réformiste de Khassaouneh, ajoutant que son ouverture contrastait avec la politique pratiquée par les gouvernements successifs précédents. La Jordanie est en proie depuis des semaines à des manifestations de rue emmenées par des islamistes, des personnalités tribales et l'opposition de gauche qui demandent de plus grandes libertés politiques et une lutte active contre la corruption. Le roi Abdallah règne depuis 1999.
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