Un doctorant américain condamné en Iran à dix ans de prison pour espionnage
L'université de cet homme explique qu'il travaillait sur la dynastie révolue des Kadjars, et qu'il était spécialiste de la fin du XIXe siècle et du début du XXe eurasiatique.
Un doctorant en histoire a été condamné en Iran à dix ans de prison pour "infiltration", annonce le porte-parole de la justice iranienne. Né en Chine avant d'être naturalisé américain, Xiyue Wang, 37 ans, est accusé d'espionnage "sous le couvert de faire de la recherche", explique le site internet de la justice iranienne, Mizan (en persan), dimanche 17 juillet.
"Cette personne, qui récoltait des informations et était directement contrôlée par l'Amérique, a été condamnée à dix ans de prison, mais peut faire appel de cette condamnation", ajoute Gholamhossein Mohseni Ejei, porte-parole du pouvoir judiciaire, à la télévision iranienne.
Des recherches sur la dynastie révolue des Kadjars, selon son université
Arrêté en juillet 2016 alors qu'il tentait de quitter l'Iran, il "espionnait sous le couvert de faire de la recherche", peut-on lire sur Mizan. Xiyue Wang était notamment actif au Centre d'études Sharmin et Bijan Mossavar-Rahmani de Princeton qui, selon Mizan, a des liens avec les services de renseignements israéliens et occidentaux. "L'espion américain arrêté en Iran était aussi au centre et sa mission était de rassembler des informations et des documents confidentiels", ajoute la justice iranienne, qui précise qu'il a copié 4 500 documents.
L'université de Princeton a précisé pour sa part que Xiyue Wang, spécialiste de la fin du XIXe siècle et du début du XXe eurasiatique, était en Iran pour des recherches sur la dynastie révolue des Kadjars. "Nous avons été très bouleversés par les accusations portées contre lui en lien avec ses activités universitaires, et par sa condamnation et la peine" de prison, a déclaré l'université de Princeton dans un communiqué (en anglais). "Sa famille et l'université ont (...) l'espoir qu'il puisse être libéré après examen de son cas par les cours d'appel de Téhéran."
Princeton is supporting a graduate student who has been sentenced to prison in Iran. https://t.co/12xCvtnQMz
— Princeton University (@Princeton) 16 juillet 2017
Le département d'Etat met en garde ses ressortissants
Le département d'Etat américain, lui, accuse l'Iran de fabriquer de fausses accusations afin de justifier la détention d'Américains et d'autres ressortissants étrangers. "Nous demandons la libération immédiate de tous les citoyens américains injustement détenus en Iran afin qu'ils puissent retrouver leurs familles", a déclaré un responsable de la diplomatie américaine. "Tous les citoyens américains, en particulier les binationaux, envisageant un voyage en Iran, doivent lire avec attention notre dernier avertissement de voyage."
Depuis l'accord nucléaire de juillet 2015, les partisans d'une ligne conservatrice sont inquiets de voir arriver à Téhéran un flot de délégations commerciales, expliquent les spécialistes de l'Iran. Des dizaines d'artistes, de journalistes et d'hommes d'affaires, dont certains disposent aussi de la nationalité américaine, canadienne, ou de certains pays d'Europe, ont été arrêtés dans le cadre de la lutte contre "l'infiltration occidentale". Des Iraniens disposant de la double nationalité américaine, britannique, autrichienne, canadienne et française ont également été arrêtés ces derniers mois, sur des accusations d'espionnage et de collaboration avec des gouvernements hostiles.
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