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Ce que l'on sait du crash d'un avion russe dans le Sinaï égyptien

Selon l'ambassade de Russie en Egypte, le crash n'a fait aucun survivant. 

Article rédigé par franceinfo avec AFP et Reuters
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 7min
Des débris de l'avion russe qui s'est écrasé en Egypte sont photographiés, le 31 octobre 2015, dans le Sinaï égyptien.  (MAXPPP)

Un Airbus A-321 a disparu des écrans radars, samedi 31 octobre, avant de s'écraser dans le Sinaï, selon les autorités égyptiennes. Parti de la station balnéaire égyptienne de Charm el-Cheikh à destination de Saint-Pétersbourg, en Russie, l'appareil transportait 224 passagers et membres d'équipage. Selon l'ambassade de Russie en Egypte, il n'y a aucun survivant. 

Francetv info revient sur les premiers éléments connus concernant cet accident.

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Quand l'avion a-t-il disparu des radars ? 

Les autorités de l'aviation civile ont perdu le contact avec l'appareil alors qu'il volait à 30 000 pieds d'altitude (9 144 mètres), selon un responsable de l'autorité de contrôle de l'espace aérien en Egypte. La perte de contact s'est produite 23 minutes après son décollage de Charm el-Cheikh, d'après le ministère de l'aviation civile. "L'équipage devait entrer en communication avec Larnaca [Chypre] mais cela n'a pas été fait et l'avion a disparu des écrans radar", a-t-il précisé dans des déclarations télévisées.

Des débris ont été retrouvés dans le Sinaï égyptien. Selon le bureau du Premier ministre égyptien, l'avion civil russe est "tombé samedi dans le centre de la péninsule du Sinaï", au sud d'El Arish, dans une zone montagneuse. Il est complètement détruit, a déclaré à Reuters un membre des services de sécurité égyptiens arrivé sur place. La boîte noire a été retrouvée. 

Combien de personnes se trouvaient à bord ? 

L'appareil transportait un total de 224 personnes, dont 217 passagers et sept membres d'équipage, détaille l'agence de presse RIA. Le gouvernement égyptien a évoqué la présence de 17 enfants à bord. La majorité des passagers (214) étaient des touristes russes, qui revenaient de vacances dans la station balnéaire de Charm el-Cheikh et s'apprêtaient à rejoindre Saint-Pétersbourg, comme le raconte le correspondant de France 2 à Moscou. 

Crash d'un avion de ligne russe en Egypte : une boîte noire retrouvée
Crash d'un avion de ligne russe en Egypte : une boîte noire retrouvée Crash d'un avion de ligne russe en Egypte : une boîte noire retrouvée (France 2)

Selon l'ambassade de Russie en Egypte, aucun passager n'a survécu au crash. Les secouristes ont commencé à évacuer les "premières victimes" de la carcasse à la mi-journée, ont annoncé des responsables des services médicaux à l'AFP. Dans la soirée, "129 corps" avaient déjà été transportés à la morgue du Caire et divers hôîtaux par l'armée.  

Quelles sont les causes de l'accident ? 

Pour le moment, on est encore dans le flou. Selon un responsable de l'autorité de contrôle de l'espace aérien en Egypte, le capitaine s'est plaint d'une défaillance technique des équipements de communication avant que l'appareil ne disparaisse des écrans radars. Selon le consultant aviation de BFM TV, Jean Serrat, citant une source égyptienne, "le commandant de bord aurait [demandé] à rejoindre Charm el-Cheik".

Mais quelques heures plus tard, le groupe Etat islamique (EI) a revendiqué avoir fait tomber l'appareil, dans un message posté sur Twitter. L'organisation jihadiste affirme avoir agi en représailles à l'intervention russe en Syrie. Cette revendication n'ayant pas été confirmée officiellement, il faut toutefois rester prudent.

La boîte noire de l'avion, retrouvée dans l'après-midi, permettra d'en savoir plus sur les circonstances de l'accident. Elle va être analysée par des experts, ont indiqué les services du Premier ministre égyptien.

La revendication de l'Etat islamique est-elle crédible ? 

Pas pour le ministre russe des Transports. Selon Maxime Sokolov, la revendication de l'EI "ne peut pas être considérée comme exacte". Plusieurs experts militaires interrogés par l'AFP estiment que les insurgés de l'EI, dont le nord du Sinaï est le bastion, ne disposent pas de missiles capables d'atteindre un avion à 30 000 pieds. Mais ils n'excluent pas la possibilité d'une bombe à bord ou que l'avion ait pu être atteint par une roquette ou un missile alors qu'il redescendait à la suite de défaillances techniques.

De leurs côtés, des sources proches des services de sécurité égyptiens assuraient, dans la matinée, que rien n'indiquait que l'avion ait été abattu. Toutefois, par principe de précaution, les compagnies Air France et Luftansa ont indiqué ne plus survoler la zone du Sinaï égyptien "jusqu'à nouvel ordre"

Que sait-on sur la compagnie Metrojet ?  

L'appareil appartenait à la compagnie russe Kogalymavia, plus connue sous le nom de Metrojet. Selon l'agence russe Interfax, l'autorité russe de contrôle du transport aérien va enquêter pour savoir si la compagnie respectait bien les règles de sécurité aériennes. En mars 2014, des failles de sécurité avaient été détectées mais la compagnie aurait finalement remédié aux problèmes dans les délais impartis.

La chaîne de la télévision d'Etat Rossiya 24 affirme ainsi que des documents ont été saisis dans les bureaux de la compagnie à Moscou. Après l'accident, le comité russe d'investigation a ouvert une enquête pour "violation des règles de vol", annonce l'agence de presse RIA.

Quelles sont les réactions à l'étranger ? 

La France a immédiatement réagi au drame. François Hollande a "adressé au président russe Vladimir Poutine les condoléances de la France" pour ce crash. "Aujourd'hui, seules la compassion à l'égard des victimes et notre solidarité à l'égard des familles méritent que l'on puisse exprimer des paroles", a-t-il affirmé.

Par ailleurs, le Bureau enquête accident (BEA) français a annoncé qu'il enverrait dimanche deux de ses enquêteurs en Egypte, accompagnés de six conseillers techniques du constructeur aéronautique Airbus, pour participer à l'enquête sur l'accident. 

Cette équipe sera rejointe par deux enquêteurs du BFU (équivalent allemand du BEA), représentant le constructeur, et quatre enquêteurs du MAK (leur homologue russe), représentant l'Etat d'origine de la compagnie aérienne.

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