Ukraine : au moins 30 morts dans une offensive rebelle à Marioupol
C’est la dernière grande ville de l’Est, jusqu’à présent sous le contrôle de Kiev. Habituellement épargnée par les combats relativement rares dans la région, la ville industrielle de Marioupol a subi samedi une première attaque sanglante contre un quartier très peuplé.
Des maisons ont été détruites et un marché a été touché par les tirs. Au moins 30 personnes ont été tuées par le bombardement de certains secteurs de la ville, rapporte la police régionale. Des dizaines de personnes ont été blessées.
Attaque rebelle ?
L’armée ukrainienne a affirmé qu’il s’agissait d’une attaque rebelle. Une information d’abord démentie par les séparatistes pro-russes avant d’être finalement confirmée dans la journée par le chef rebelle Alexander Zakhartchenko.
"Aujourd'hui, une offensive a été lancée contre Marioupol. Ce sera le meilleur mausolée que nous pourrons élever à la mémoire de tous nos morts ", a-t-il déclaré, cité par l'agence de presse russe RIA, lors d'une cérémonie tenue à Donetsk.
La ville de Marioupol, un demi-million d’habitants, est située sur les bords de la mer d’Azov. Sa conquête par les séparatistes créerait un pont terrestre entre l’Ukraine et la Crimée.
Le président ukrainien Petro Porochenko a dénoncé un "acte terroriste" et un "crime contre l'humanité" et promis que son pays allait se battre jusqu'à la "victoire totale" contre les séparatistes.
Réunion du Conseil de sécurité nationale
Le président Petro Porochenko a dénoncé un "acte terroriste" et un "crime contre l'humanité" et promis que son pays allait se battre jusqu'à la "victoire totale" contre les séparatistes. Il a écourté sa visite en Arabie Saoudite, pour les obsèques du roi Abdallah, pour présider dimanche une réunion extraordinaire du Conseil de sécurité nationale et de défense. Celle-ci est convoquée "pour mettre en œuvre des mesures supplémentaires compte tenu d'une brusque dégradation de la situation dans l'Est".
Selon la représentante de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, cette escalade va "inévitablement provoquer une grave détérioration des relations entre l'UE et la Russie", déjà lourdement frappée par les sanctions européennes et américaines, Moscou démentant toute implication dans le conflit.
De leur côté, les chefs de la diplomatie des 28 pays de l'Union européenne pourraient être convoqués à Bruxelles pour évoquer ce dossier ukrainien. John Kerry, le secrétaire d'État américain a demandé à Moscou de mettre fin immédiatement à son soutien aux séparatistes menaçant d'accentuer les sanctions.
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