Visite d'Erdogan en France : "En Turquie, le paysage médiatique est saturé de mensonges éhontés", dénonce Reporters sans frontières
Christophe Deloire, secrétaire général de Reporters sans frontières (RSF) a estimé, vendredi sur franceinfo, qu'il était "essentiel" que l'Union européenne reste "très ferme" face à Recep Tayyip Erdogan, alors que le président turc est reçu vendredi par Emmanuel Macron.
Alors que Recep Tayyip Erdogan, le président turc est reçu vendredi 5 janvier par Emmanuel Macron à Paris, Christophe Deloire, secrétaire général de Reporters sans frontières (RSF) a estimé vendredi 5 janvier sur franceinfo que l'Union européenne doit rester "très ferme".
"Il est essentiel que les pays de l'Union européenne soient très fermes face à Erdogan qui représentent un facteur d'oppression pour sa population et un danger à travers la déstabilisation de la région que cela peut provoquer pour l'UE", a-t-il expliqué. "Emmanuel Macron s'est engagé lors de ses vœux à la presse le 3 janvier à être ferme. Il l'avait été dans le cas de Mathias Depardon et Loup Bureau, ça avait permis leurs libérations", a-t-il ajouté. Le photographe et le journaliste avaient été arrêtés et détenus en Turquie après avoir été libérés sous la pression de l'Elysée.
"Un paysage médiatique saturé de mensonges éhontés"
Christophe Deloire a fait un état des lieux catastrophique du paysage médiatique en Turquie: "Aujourd'hui, le paysage médiatique est saturé de mensonges éhontés, de propagande, avec des appels à la haine. Erdogan fracture son pays et notamment en ayant posé une chape de plomb, en faisant en sorte que les médias disparaissent ou deviennent des forces de la presse pro-gouvernementale. Il y a très peu, aujourd'hui, de capacité de résistance", a-t-il estimé.
"Il y a plus de 100 journalistes turcs en détention d'après notre travail scrupuleux, cas par cas, a expliqué Christophe Deloire. Sur quarante de nos dossiers, il est absolument évident que ces journalistes sont en détention uniquement en raison de leur exercice professionnel et non pas parce qu'ils auraient soutenu tel mouvement terroriste kurde (...) C'est plus de 150 médias qui depuis un an et demi sont purement et simplement fermés."
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