En seize ans de pouvoir, c'est son premier revers. Le parti islamo-conservateur de Recep Tayyip Erdogan vient de perdre Ankara et très certainement Istanbul (Turquie), selon des résultats encore partiels. Le président, qui avait pesé de tout son poids dans cette campagne municipale, est contraint d'assumer ce camouflet électoral. "Dès demain matin, nous allons commencer à travailler pour identifier nos faiblesses et y remédier", a-t-il lancé à la foule.Un président contestéCela fait vingt-cinq ans que le parti AKP règne en maître absolu sur ces deux villes. Recep Tayyip Erdogan a même été maire d'Istanbul, poumon économique de la Turquie. À Ankara, la capitale, l'opposition est nettement en tête. Le candidat Mansur Yavas a su attirer les voix de ceux qui subissent de plein fouet la récession et les prix qui grimpent. En pleine chute de la livre turque, le président Erdogan paie la crise économique et ses pleins pouvoirs. 125 000 fonctionnaires limogés, trois journaux et une chaîne de télévision fermés, cette purge a été sans précédent en Turquie.