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Législatives en Turquie: un 2e essai pour Erdogan en quête de pouvoir absolu

Article rédigé par Falila Gbadamassi
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
Le 1er novembre 2015, les Turcs votent de nouveau pour renouveler leur Parlement à la faveur de législatives anticipées. Le président Recep Tayyip Erdogan espère toujours obtenir la majorité absolue afin d'avoir le levier constitutionnel pour instaurer un régime présidentiel dans son pays.

Les derniers sondages semblent reléguer au rang de vœu pieux l'espoir du régime turc de procéder à une révision constitutionnelle qui donnerait les pleins pouvoirs au président Recep Tayyip Erdogan. Il aura pourtant tout mis en œuvre pour amener les Turcs à lui offrir la majorité absolue à l'Assemblée. Retour sur la stratégie d'un chef d'Etat, nostalgique d'un pouvoir, que l'évolution de la société turque devrait rendre caduque. 

Le 1er novembre 2015, lors des législatives anticipées qu’il a convoquées, le président turc Recep Tayyip Erdogan espère obtenir la majorité absolue qui lui a échappée le 7 juin. A l'origine de ce revers, la montée en puissance du Parti démocratique des peuples (HDP) de Selahattin Demirtas.
  (Reuters - Osman Orsal)
Le Parti de la justice et du développement (AKP, islamo-conservateur, au pouvoir) n’avait récolté que 40,6% des suffrages lors du scrutin précédent alors qu'il était majoritaire depuis 2002. Cette nouvelle majorité à laquelle le premier président turc élu au suffrage universel aspire, si elle atteint les deux-tiers nécessaires à un changement constitutionnel, lui permettra de transformer le régime parlementaire actuel en régime présidentiel. Recep Tayyip Erdogan s'est déjà offert un palais à la mesure de ses ambitions.  (PATRICK DOMINGO/AFP)
La nostalgie du pouvoir absolu persiste chez RecepTayyip Erdogan alors que la société turque a évolué et que les perspectives économiques ne sont plus aussi florissantes. A quelques exceptions près, le responsable politique fait usage de la même stratégie qu'avant les législatives de juin 2015: «lui ou le chaos». 

Photo : manifestation anti-terroriste en Turquie le 20 septembre 2015


	  (OZAN KOSE/AFP)
Le dirigeant turc mise sur le sentiment d’insécurité de ses concitoyens qu’il contribue à entretenir en faisant l'amalgame entre les terroristes de Daech et les rebelles kurdes du PKK depuis la vague d’attentats qui a frappé le pays. Celui du 10 octobre 2015, qui a fait plus d'une centaine de victimes, est le plus meurtrier qu’ait jamais connu la Turquie. 


 (OZAN KOSE / AFP)
«Avec la reprise en juillet des combats entre les forces de sécurité turques et les rebelles kurdes et, a fortiori, depuis l'attentat suicide (...), il s'est aussi posé en garant de l'unité et de la sécurité du pays, avec l'espoir de rallier l'électorat nationaliste», explique l’AFP.  

Photo : opération des forces spéciales turques contre les rebelles du PKK le 13 octobre 2015 à Diyarbakir 



  (STRINGER / ANADOLU AGENCY)
La stratégie sécuritaire ne semble pas devoir être couronnée de succès. Les sondages publiés seraient «unanimes»: «les Turcs devraient répéter leur verdict de juin», précise l’AFP. Les Européens espèrent qu'un nouvel échec dans la course à la «superprésidence» d'Erdogan sonnera tout de même le glas de cette période d'instabilité politique. Car ils comptent sur Ankara pour l’aider à faire face à la crise des réfugiés. 


Photo : migrante près de la frontière gréco-macédonienne, en Serbie, le 24 septembre 2015  (Armend Nimani/AFP)
Pour y parvenir, l'Europe est prête à faire quelques concessions.Y compris fermer les yeux sur les dérives autoritaires du régime turc qui, à quelques jours des législatives de novembre 2015, s'attaque à plusieurs médias de l’opposition, dont les télévisions Bugün TV et Kanaltürk. Leur propriétaire est réputé d'être proche de l'imam Fethullah Gülen, devenu l’ennemi numéro 1 du président Erdogan.
 
 (Alexandros Michailidis / SOOC)

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