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La Turquie prolonge ses recherches gazières en Méditerranée malgré la colère de la Grèce et les pressions de l'Union européenne

La Turquie et la Grèce, deux pays membres de l'Otan aux relations historiquement tendues, se disputent le partage des immenses réserves gazières découvertes ces dernières années en Méditerranée orientale.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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L'île grecque de Kastellorizo, photographiée depuis les côtes turques, à Kas, mardi 1er septembre 2020.  (ORHAN CICEK / ANADOLU AGENCY / AFP)

Ankara fait fi des appels internationaux à apaiser les tensions avec Athènes. Dans une notice d'information maritime, la marine turque a annoncé mardi 1er septembre dans la soirée l'extension de ses recherches gazières dans une zone riche en hydrocarbures en Méditerranée orientale revendiquée par la Grèce. Les activités du navire sismique Oruç Reis, qui est accompagné de deux navires de soutien logistique, ont été prolongées jusqu'au 12 septembre.

Son déplacement initial au sud de l'île grecque de Kastellorizo le 10 août avait suscité la colère d'Athènes, déclenché une escalade des tensions entre les deux pays, et donné lieu à des manœuvres navales rivales de la Grèce et de la Turquie. 

Le président turque Recep Tayyip Erdogan a déclaré lundi que l'Oruç Reis allait "continuer ses activités avec détermination". "Si Dieu le permet, nous espérons dans peu de temps recevoir de bonnes nouvelles de la Méditerranée, comme nous en avons eu de la mer Noire", a-t-il affirmé, en référence à la récente découverte par la Turquie d'un important gisement de gaz naturel.

La petite île grecque de Kastellorizo au cœur des tensions

Athènes soutient que le droit d'exploiter les ressources naturelles autour de ses îles situées à proximité des côtes turques lui appartient. Mais Ankara refuse, estimant que cela reviendrait à priver la Turquie de dizaines de milliers de km2 de mer. Dans ce contexte, le cas de la petite île grecque de Kastellorizo, située à deux km au large des côtes turques, suscite particulièrement la colère d'Ankara.

"La Grèce demande un plateau continental de 40 000 km2 pour cette île de 10 km2 (...) Elle essaie d'emprisonner la Turquie dans une zone étroite. Cela, naturellement, est inacceptable pour nous", a déclaré mardi le chef de la diplomatie turque, Mevlüt Cavusoglu. "Essayer d'enfermer la Turquie à l'intérieur de ses côtes au moyen d'une île de 10 km2 est une injustice", a abondé mardi le président Erdogan. "Les tentatives visant à faire main basse sur les richesses de la Méditerranée, qui appartiennent à tous les pays riverains, sont un exemple de néocolonialisme", a accusé le chef d'Etat turc lors d'un discours à Ankara.

La Turquie avait ainsi dénoncé lundi l'"armement" de cette île démilitarisée, après la publication de photos montrant des militaires grecs débarquant à Kastellorizo par l'AFP la semaine dernière.

Préoccupée par des tensions croissantes, l'Union européenne a menacé vendredi d'infliger de nouvelles sanctions à la Turquie en cas d'absence de progrès dans le dialogue entre Ankara et Athènes, visiblement en vain. 

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