Attentat d'Istanbul : ce que l'on sait (et ce que l'on ne sait pas)
L'attaque perpétrée dans une discothèque pendant la fête du Nouvel An marque un début d'année sanglant pour la Turquie, déjà secouée en 2016 par une vague d'attentats meurtriers.
Près de 48 heures après l'attentat qui a ensanglanté le réveillon du Nouvel An au Reina, une discothèque très prisée d'Istanbul, au bord du Bosphore, sur la rive européenne de la métropole turque, l'enquête a progressé, lundi 2 janvier, mais des zones d'ombre existent toujours.
Ce que l'on sait
• Le scénario de l'attaque. Dimanche 1er janvier, à 1h15, heure locale, un homme armé d'un fusil d'assaut surgit devant la boîte de nuit. Il abat deux personnes à l'entrée de l'établissement. Selon le journal Haberturk, il jette également deux grenades. Puis il pénètre dans le nightclub et tire sur la foule.
Selon les médias turcs, l'attaque a duré environ sept minutes. L'assaillant a eu le temps de tirer entre 120 et 180 balles, avant de changer de tenue et de s'enfuir. L'homme a profité de la confusion et laissé son arme sur place, selon le Premier ministre turc. D'après Haberturk, six chargeurs vides ont été retrouvés sur place par les enquêteurs.
• Le bilan de l'attentat. Environ 600 personnes se trouvaient à l'intérieur du Reina pour fêter le passage à la nouvelle année. D'après les derniers chiffres des médias turcs, 39 personnes ont été tuées : 12 Turcs, dont un Belgo-Turc, et 27 étrangers. Parmi les étrangers tués, pour la plupart originaires de pays arabes, figurent deux Jordaniens, trois Irakiens et trois Libanais.
Une Franco-Tunisienne, une Canadienne et une jeune Israélienne figurent parmi les victimes, qui sont également originaires d'Arabie saoudite, du Maroc, de Libye et d'Inde. Quatre Français ont en outre été blessés, dont deux étaient encore hospitalisés lundi, selon le ministère français des Affaires étrangères.
• La revendication de l'Etat islamique. Dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux, lundi, l'organisation jihadiste Etat islamique a endossé la responsabilité de l'attaque. C'est la première fois que l'EI revendique directement un attentat en Turquie. Mais plusieurs attaques contre des cibles touristiques, notamment à Istanbul, lui avaient déjà été attribuées par les autorités turques.
Ce que l'on ne sait pas
• L'identité du terroriste. L'auteur de l'attaque est toujours en fuite et est activement recherché, selon l'agence de presse progouvernementale Anadolu.
Des "données relatives aux empreintes digitales et à l'apparence" du tueur ont été obtenues, a déclaré le porte-parole du gouvernement turc, qui évoque une "enquête difficile", mais assure que les enquêteurs vont "rapidement entrer dans le processus d'identification".
Selon le quotidien Hürriyet, les enquêteurs soupçonnent l'assaillant d'être lié à la cellule terroriste qui a commis le triple attentat-suicide à l'aéroport Atatürk d'Istanbul, qui a fait 47 morts et des centaines de blessés le 28 juin 2016. Une attaque imputée à l'Etat islamique par les autorités turques. D'après cette même source, l'homme pourrait être originaire d'un pays d'Asie centrale.
La police turque a fait circuler une photographie voilée en noir et blanc représentant le tireur présumé, réalisée à partir des images filmées par les caméras de vidéosurveillance. Et, selon Anadolu, des équipes de la police antiterroriste d'Istanbul ont arrêté et placé en garde à vue lundi huit personnes, dans le cadre de l'enquête sur cette attaque.
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