La photo de l'assassin de l'ambassadeur russe en Turquie primée au World Press Photo 2017
Cette photo, qui a été vue 18 millions de fois dans les heures qui ont suivi l'assassinat, "a marqué un moment important dans l'histoire de la Turquie", a déclaré son auteur Burhan Ozbilici, récompensé lundi.
Le doigt en l'air, l'arme à la main, et le visage marqué par la colère. C'est pour ce cliché, pris quelques secondes après l'assassinat de l'ambassadeur russe Andreï Karlov à Ankara, le 19 décembre, que le photographe turc Burhan Ozbilici a obtenu, lundi 13 février, le premier prix du 59e World Press Photo. "C'était une décision très, très difficile, mais à la fin, nous avions le sentiment que l'image de l'année était une image explosive qui témoignait vraiment de la haine de notre époque", a commenté Mary F. Calvert, membre du jury, citée dans un communiqué.
Cette photo, qui a été vue 18 millions de fois dans les heures qui ont suivi l'assassinat, "a marqué un moment important dans l'histoire de la Turquie", a déclaré à l'AFP Burhan Ozbilici, soulignant qu'il "devait faire son travail. "En tant que journaliste, je ne pouvais pas partir pour sauver ma peau".
Hommage aux photographes syriens
Au total, le jury a reçu 80 000 images, provenant de plus de 5 000 photographes, issus de 125 pays. Trois photographes de l'AFP ont été récompensés pour leur travail. Parmi eux, Noel Celis, correspondant aux Philippines. Il termine troisième de la catégorie "General News" (informations générales) pour une photo prise dans une prison construite pour accueillir 800 détenus mais qui en héberge, en réalité, près de 4 000 en réalité.
Des images de l'AFP prises en Syrie ont également obtenues le deuxième prix des catégories "spot news, singles" (informations brûlantes, image seule) et "spot News, stories" (reportages). Abd Doumany a été récompensé pour sa photo montrant deux petites filles, le visage couvert de poussière et de sang, soignées par un infirmier.
Stuart Franklin, le président du jury, a salué le courage de ces jeunes journalistes syriens "prenant des risques terribles", "racontant leur histoire depuis l'enfer".
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.