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Après l'attentat d'Ankara, la Turquie sur la piste de l'Etat islamique

Les premiers éléments de l'enquête semblent mettre en cause les jihadistes.

Article rédigé par franceinfo avec AFP et Reuters
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Des proches des victimes de l'attentat d'Ankara (Turquie) se recueillent sur le cercueil de l'une d'entre elles, le 11 octobre 2015. (UMIT BEKTAS / REUTERS)

Le double attentat-suicide qui a fait au moins 95 morts samedi à Ankara n'a toujours pas été revendiqué, dimanche 11 octobre. Mais les enquêteurs turcs privilégient d'ores et déjà la piste jihadiste, affirment deux sources haut placées au sein des services de sécurité turcs. Le groupe Etat islamique ou ses sympathisants turcs sont suspectés d'être derrière cette attaque, la plus meurtrière de l'histoire turque.

Selon l'agence de presse Anatolie, 43 suspects ont d'ailleurs déjà été arrêtés à travers le territoire turc, notamment à Izmir, à Antalya et à Sanliurfa, lors d'opérations visant des sympathisants présumés de l'Etat islamique.

De nombreuses similitudes avec l'attentat de Suruç

Comme l'ont relevé de nombreux témoins, l'attentat, qui a visé une marche pour la paix devant la gare centrale de la capitale turque, présente de nombreuses similitudes avec celui qui a tué 33 militants pro-kurdes, le 20 juillet, dans la ville de Suruç, à la frontière syrienne. Le mode opératoire, un ou plusieurs kamikazes qui se font exploser au milieu d'une foule, et la cible, des militants de la cause kurde, sont identiques.

"Cet attentat est dans le style de celui de Suruç et tous les signes montrent que cela en est en quelque sorte la copie (...) Ces éléments désignent l'EI (...) Nous nous consacrons à cette piste", confirme une source haut placée au sein des services de sécurité turcs, sous couvert d'anonymat.

Un attentat jihadiste en représailles aux frappes en Syrie ?

Il y a trois mois, le gouvernement turc avait identifié l'auteur de cet attentat comme un jeune Turc parti combattre dans les rangs de l'Etat islamique en Syrie et avait attribué l'attaque, pourtant jamais revendiquée, au groupe jihadiste. L'opération avait alors été présentée comme une revanche, après leur défaite face aux milices kurdes dans la bataille de Kobané, en Syrie.

Après l'attentat d'Ankara, l'analyse des corps et des empreintes sur les lieux permet de dire qu'un des kamikazes était un homme âgé de 25 à 30 ans, précise le quotidien pro-gouvernemental Yeni Safak. Selon le journal Haberturk, il pourrait s'agir du frère aîné du kamikaze de Suruç. L'autre serait une femme, disent plusieurs médias turcs.

Longtemps accusé de complaisance envers l'Etat islamique, le régime islamo-conservateur du président turc, Recep Tayyip Erdogan, a, après l'attentat de Suruç, mené quelques frappes aériennes contre le groupe jihadiste et rejoint la coalition internationale dirigée par les Etats-Unis. Un revirement susceptible de justifier des représailles des jihadistes.

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