Turquie : Erdogan joue l'apaisement dans le projet du parc Gezi
Rares ont été les réactions de joie depuis deux semaines place Taksim à Istanbul. Mais dans la nuit de jeudi à vendredi, les manifestants avaient de quoi se réjouir : le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan s'est engagé à ne pas poursuivre le projet d'aménagement urbain prévu dans le parc Gezi, avant qu'un tribunal rende une décision sur le recours déposé à ce sujet.
C'est ce projet d'aménagement qui avait mis le feu aux poudres il y a quinze jours en Turquie, débouchant sur une contestation globale du gouvernement au pouvoir. Jeudi soir, lors d'une rencontre en urgence avec les représentants du mouvement à Ankara, le Premier ministre a indiqué qu'il suivrait la décision de justice, et que si celle-ci était en faveur du gouvernement, un référendum serait organisé. "Le Premier ministre a dit que si le résultat de la consultation publique allait dans le sens d'un maintien du parc, il se soumettrait à cette décision ", a dit Tayfun Kahraman, membre du mouvement, à l'issue de la rencontre.
Les manifestants vont-ils poursuivre leur mouvement ?
Après six heures de négociations jeudi soir, le Premier ministre s'est aussi engagé à lancer des enquêtes sur les bavures policières. "Il a fallu attendre 18 jours pour obtenir ces négociations, ça montre la force de notre mouvement ", réagit un des manifestants à Istanbul, bras en écharpe, blessé par une grenade lacrymogène et rencontré par l'envoyé spécial de France Info. Pour lui, cette tentative d'apaisement, qui intervient quelques heures seulement après un dernier ultimatum, est une victoire.
Mais en échange de tout cela, le Premier ministre demande aux manifestants de rentrer chez eux. Alors comment vont-ils réagir ? Vont-ils lui faire confiance ? Se dirige-t-on vers une sortie de crise en Turquie ? Les manifestants doivent se réunir vendredi pour décider si ils continuent ou non leur mouvement. Une cérémonie est également prévue vendredi, en hommage aux deux jeunes morts lors des affrontements avec la police.
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